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Départ imminent du PDG de la RATP Jean Castex à la tête de la SNCF

Keystone-SDA

Le patron de la RATP et ex-Premier ministre Jean Castex a été proposé vendredi par Emmanuel Macron pour prendre la direction d'un autre géant français des transports publics, la SNCF.

(Keystone-ATS) Agé de 60 ans, il devrait ainsi succéder à Jean-Pierre Farandou, aux commandes du groupe ferroviaire depuis 2019, qui avait accepté en juin de prolonger l’intérim jusqu’à l’automne, malgré la limite d’âge.

Le choix du chef de l’Etat doit encore être validé en commission par le Parlement.

«Si le Parlement m’accorde sa confiance, j’aurai dans les semaines qui viennent l’occasion de vous redire la grande fierté qui a été la mienne, depuis bientôt trois ans, d’être votre président et de vous remercier pour les résultats que nous avons tous ensemble obtenus», a déclaré le PDG de la RATP aux salariés dans un mail interne consulté par l’AFP.

«Vive le service public !», leur écrit encore ce petit-fils de sénateur, passé par la Cour des comptes, rompu aux rouages de l’État.

Depuis plusieurs mois, le nom de l’ancien Premier ministre, connu pour sa passion des trains et du ferroviaire, revenait avec insistance.

Parmi les autres noms cités figuraient celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE, ou encore celui de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis, une filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics. Cette dernière a été proposée vendredi par Emmanuelle Macron pour diriger La Poste.

En avril, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait dressé le portrait-robot du candidat pour la SNCF – «quelqu’un qui sait dialoguer avec ses salariés (…) a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire» – ne laissant guère de place au doute.

Jean Castex cochait les bonnes cases pour prendre la tête de la SNCF, qu’il rêvait de diriger depuis longtemps.

Sur le terrain

En trois ans à la tête de la régie des transports franciliens, il a rempli la mission principale pour laquelle il avait été nommé: garantir des transports de qualité pendant les Jeux olympiques.

Inconnu du grand public à son arrivée à Matignon en juillet 2020, il y avait géré la pandémie de Covid-19 dans la dernière ligne droite du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Après son passage à Matignon, Jean Castex avait renoncé à tous les avantages des anciens Premier ministre (chauffeur, protection rapprochée, collaborateur rémunéré par l’Etat), une rareté qui contribue à sa popularité.

Sous son impulsion, la RATP, plombée par un absentéisme endémique et une offre de transport défaillante, a repris des couleurs grâce à un accord sur la qualité de vie au travail avec les syndicats et des hausses de salaires.

A chaque crise politique, son nom revient comme potentiel recours du chef de l’État, y compris pour la présidentielle de 2027, même s’il se défend de toute ambition politique.

290.000 salariés

Jean-Pierre Farandou avait, lui, succédé à Guillaume Pepy en 2019, avec pour mission principale de redresser les comptes de la SNCF et de faire appliquer la réforme ferroviaire de 2018.

Son mandat a été marqué par plusieurs crises, dont la pandémie de Covid-19, qui a mis les trains à l’arrêt pendant plusieurs mois.

Mais Jean-Pierre Farandou a ramené les finances de l’entreprise dans le vert avec notamment un bénéfice historique de 2,4 milliards d’euros en 2022, permettant de financer des investissements, à commencer par la régénération du réseau et l’achat de rames TGV de nouvelles générations.

Quant à la dette du groupe de 290.000 salariés, dont 217.000 en France, elle est maîtrisée et oscille autour de 25 milliards d’euros.

Son successeur devra affronter plusieurs chantiers: la poursuite de la rénovation du réseau ferroviaire et la réussite du virage de la concurrence alors que d’ici 2030, la majorité du réseau TER ne sera plus en situation de monopole et qu’une cinquantaine de rames à grande vitesse d’autres compagnies rouleront face aux TGV de la SNCF.

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