Complément d’information exigé à Al Taqwa
Berne a demandé un complément d'information à la société Al Taqwa Management Organisation à Lugano et ses éventuels liens avec Oussama ben Laden. De son côté, le procureur de la Confédération veut des moyens plus efficaces suite aux attentats perpétrés aux Etats-Unis.
L’autorité de contrôle en matière de lutte contre le blanchiment d’argent cherche à savoir si Al Taqwa tombe sous la loi contre le blanchiment d’argent, a annoncé dimanche à l’ats Dieter Leutwyler, porte-parole du Département fédéral des finances (DFF), confirmant des informations parues dans la presse dominicale. Al Taqwa doit donner sa réponse dans les vingt jours.
Berne a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’articles de presse indiquant qu’une partie de la fortune du milliardaire d’origine saoudienne Oussama ben Laden, principal suspect désigné des attentats perpétrés aux Etats-Unis, avait transité par la Suisse.
La CFB s’est aussi intéressée à la Taqwa Bank
La Commission fédérale des banques s’était également intéressée l’an dernier a cette société, découvrant qu’il s’agissait d’une filiale d’une banque sise aux Bahamas, mais sans trouver d’élément permettant d’affirmer que cette filiale avait des liens avec Oussama ben Laden.
La CFB avait alors contacté les autorités de surveillance bancaire des Bahamas qui l’ont informée que la Taqwa Bank avait rendu sa licence et n’existait plus. L’enquête se poursuit aussi au Panama.
Le directeur général de la société de Lugano, Youssef Nada, d’origine égyptienne, a été présenté dans la presse, comme un membre des Frères musulmans, ce que n’a pas voulu commenter son avocat, Me Pier-Felice Barchi.
Dans le Conseil d’administration de Nada Management Organization, on trouve également un ancien journaliste parlementaire suisse-allemand, converti à l’islam, Ahmed Huber, qui avait défendu publiquement la fatwa (décret religieux) lancée à l’encontre de l’écrivain Salman Rushdie, selon le quotidien Blick.
MM. Nada et Huber ont nié tout lien avec Oussama ben Laden.
«Pas de réaction irréfléchie»
De son côté, le procureur de la Confédération, Valentin Roschacher, demande la mise en place d’une réglementation pour les repentis et d’un programme de protection des témoins. Il y voit des instruments efficaces pour lutter contre le crime organisé, dans une interview accordée au «SonntagsBlick».
Concernant les enquêtes sur le rôle de la Suisse dans le cadre des attentats aux Etats-Unis, M. Roschacher dit qu’on ne peut rien exclure. Si l’un des kamikazes a transité par la Suisse, il aurait laissé des traces. Mais même s’il y avait des indices, cela ne signifierait pas encore que la Suisse ait joué un rôle central, selon lui.
Valentin Roschacher met en garde contre des réactions irréfléchies après les attentats. Agitation, panique et réactions exagérées ne se justifient pas. Il estime que toute tentative de restreindre des acquis de l’Etat de droit par le droit d’urgence serait une tendance dangereuse.
swissinfo avec les agences
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