La conjoncture suisse faiblit, mais ne plonge pas

Branle-bas de combat! Partie des Etats-Unis, une récession globale pointe le bout de son nez. Mais, en Suisse, la croissance se poursuit. Même si son rythme continue de ralentir. Confirmation du Centre de recherches conjoncturelles de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
C’est un vent frais qui souffle sur l’économie mondiale. Et, aux Etats-Unis, en particulier. Malgré une succession de corrections à la baisse des taux d’intérêts – la toute dernière est intervenue cette semaine -, l’Amérique se retrouve au bord de la récession. Récemment, une étude publiée à Londres prédisait pour 2001 la plus forte décélération de la croissance globale depuis le choc pétrolier de 1974.
Pour combien de temps?
Jusque-là, la Suisse a plutôt bien résisté. Mais pour combien de temps? La question est légitime. Surtout dans un monde que l’on sait de plus en plus interdépendant. Légitime aussi au vu des mesures de restructurations prises ces dernières semaines par des multinationales helvétiques, comme ABB, Clariant ou encore Ciba SC.
En outre, en Suisse même, une série de mauvaises nouvelles sont tombées cet été, avec notamment la suppression de 300 emplois à Neuchâtel, suite au départ du Californien Silicon Graphics.
Et ce n’est pas fini. Selon le sondage publié vendredi par le KOF et effectué en juillet-août auprès de 6000 entreprises, la conjoncture va continuer ces prochains mois à s’affaiblir en Suisse. Il faut donc s’attendre, pour le troisième trimestre 2001, à une croissance du Produit intérieur brut (PIB) inférieure à celle enregistrée au début de l’année.
Des signes positifs
Toutefois, le KOF note que l’ampleur du ralentissement économique devrait se réduire, en relevant une série de signes positifs dans les secteurs de l’industrie et du commerce de détail.
La perte de vitesse est généralisée dans l’industrie (en particulier pour les entreprises principalement tournées vers l’exportation). Mais aussi dans la construction, dans les banques (où la situation des affaires générées par les clients étrangers est jugée mauvaise) ou encore dans la restauration et l’hôtellerie.
Plus encourageant. Dans le secteur industriel, les entrées de commandes se sont récemment stabilisées. Et dans le commerce de détail, la marche des affaires est jugée positive.
Une croissance de 2%
Quoi qu’il en soit, à en croire les responsables du KOF, la situation est loin d’être dramatique. «On assiste à la diminution d’un développement qui était, l’année passée, exorbitant, explique Richard Etter, responsable du sondage. Maintenant on voit une normalisation de la conjoncture. Ce qui est nécessaire pour éviter un étranglement des capacités techniques et en personnel.»
Pour le KOF, la Suisse reste donc sur le chemin de la croissance. D’ailleurs, le Centre zurichois maintient à 2% ses prévisions de croissance pour l’ensemble de l’année.
Pierre Gobet, Zurich

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