
Genève doit mieux protéger les requérants d’asile vulnérables

Genève doit mieux protéger les requérants d'asile vulnérables, notamment les mineurs non accompagnés (RMNA) ou tout juste majeurs. Le Grand Conseil a adopté vendredi par 58 voix contre 30 une motion qui invite l'exécutif à refuser de renvoyer une personne sur la base des avis médicaux.
(Keystone-ATS) Cette motion avait été déposée après le suicide d’un requérant afghan de 18 ans fin 2022, le troisième en trois ans, qui venait d’apprendre son renvoi de Suisse. Cette tragédie avait suscité une vive émotion dans le canton. Depuis, d’importantes évolutions dans l’accompagnement des jeunes migrants ont été réalisées, a relevé la socialiste Léna Strasser, rapporteuse de majorité.
«Reste que les avis médicaux ne sont pas toujours pris en compte à leur juste valeur. Le couperet du renvoi a un impact sur la santé mentale de ces jeunes et la manière dont ils sont traités est déterminante pour la suite de leur vie», a-t-elle expliqué. Or les cantons peuvent, sur la base d’avis médicaux, refuser l’exécution d’un renvoi décidé par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).
Un avis partagé par les Verts, Libertés et justice sociale, le MCG et même le PLR, qui a toutefois refusé la motion, car «ses invites sont déjà réalisées. Des progrès ont été accomplis depuis le dépôt du texte: le foyer de l’Etoile a fermé, la vulnérabilité est évaluée au cas par cas et des mesures sont prises concernant la santé psychique», a détaillé la députée PLR Véronique Kämpfen, rapporteuse de minorité.
Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz, en charge du Département de la cohésion sociale, a promis que le canton utilisera sa «marge de manoeuvre dans les meilleures conditions possibles». Il va maintenir la pression pour un accompagnement précis des jeunes requérants d’asile, afin qu’ils aient un maximum de cartes en main pour vivre ici et y être autonome, et rester attentif au passage sensible de la minorité à la majorité.