
L’ONU demande une réforme des tarifs douaniers sur le plastique

L'ONU demande une réforme des tarifs douaniers sur le plastique, inférieurs à ceux imposés sur les alternatives. S'il aboutit dans les prochaines semaines à Genève, un traité international doit considérer cette question, a-t-elle affirmé jeudi.
(Keystone-ATS) Dans un rapport publié à Genève, ONU Commerce et développement (CNUCED) explique que les tarifs douaniers sur le plastique et les produits caoutchouteux sont passés en une trentaine d’années en moyenne de 34 à un peu plus de 7%. Or, ceux pour des substituts comme des fibres naturelles ou des algues atteignent près de 15%.
Selon des chiffres pour 2023 relayés jeudi par l’agence onusienne, le commerce de plastique dans le monde a dépassé 1100 milliards de dollars. Un volume qui constitue 5% de la valeur du commerce de marchandises.
Il est en recul par rapport à l’année précédente mais il est probablement sous-estimé, les Etats n’ayant pas tous donné d’indications. Il a plus que doublé en près de vingt ans.
De son côté, le commerce des substituts au plastique s’est établi en 2023 à 485 milliards de dollars, en progression de 5,6% dans les pays en développement. Mais l’accès au marché est limité par des obstacles tarifaires et les incitations réglementaires ne sont pas suffisantes, déplore la CNUCED.
Environ 170 Etats attendus à Genève
Certains pays ont décidé d’interdictions ou de conditions pour le plastique. Mais les approches divergentes posent problème pour l’accès des PME et des petits exportateurs des pays en développement à un marché de substituts durables, selon l’agence onusienne.
Trois quarts du plastique termine dans les océans ou les écosystèmes, affectant le système alimentaire et la santé des êtres humains. Les petits Etats insulaires ou les pays en développement qui se trouvent au bord des mers et des océans sont largement affectés, selon la CNUCED.
Plus de 170 Etats sont attendus dès mardi prochain à Genève pour des négociations de la dernière chance pour un accord contraignant pour limiter la pollution du plastique. La plupart d’entre eux, dont la Suisse, souhaitent convaincre les Etats pétroliers qui bloquaient toute avancée en Corée du Sud en fin d’année dernière de lever leurs objections sur les efforts en termes de production.
La CNUCED demande des réformes tarifaires et non tarifaires pour faciliter le commerce de substituts. Elle souhaite également des investissements dans la gestion des déchets, des outils numériques pour la traçabilité et la conformité en douanes du plastique ou encore une cohérence politique avec les accords déjà atteints par d’autres dispositifs internationaux.