
L’Usine interpelle les autorités suite à un regain de violences

A Genève, L'Usine dénonce "les politiques de santé publiques, sociales et migratoires défaillantes" de la Ville et du canton, responsables à ses yeux de la dégradation de la situation sécuritaire dans le quartier. Le lieu autogéré, qui avait fermé ses portes samedi dernier suite à deux agressions, annonce sa réouverture.
(Keystone-ATS) La grande soirée techno annulée à la dernière minute samedi devait prendre les deux étages de l’Usine. La cause de cette fermeture: une» aggravation de la situation dans le quartier».
Vendredi dernier, deux hommes ont été attaqués à l’arme contondante dans la nuit. Les agresseurs ont fui et les victimes ont été amenées aux urgences, sans pronostic vital engagé. L’Usine avait alors fermé ses portes pour des raisons de sécurité.
Jeudi soir, l’espace autogéré s’est exprimé par communiqué, relayé dans Le Courrier, afin d’interpeller les autorités, suite à «une présence accrue de personnes impliquées dans le trafic de drogue à ses abords». La situation est préoccupante depuis 2018 et s’est aggravée après le Covid, selon L’Usine.
Devant une «impasse»
Un système de veille interne a été mis en place, basé sur la médiation et «la recherche d’un dialogue appaisé» pour amener les personnes qui occupent le bâtiment à quitter les lieux, soutenu ensuite financièrement par la Ville. Mais le centre souligne ne pas avoir les moyens, ni la «vocation d’assumer des actions sécuritaires» face au coût élevé de ce dispositif.
Il appelle donc les autorités à «prendre leurs responsabilités» et «engager rapidement des actions concrètes» pour le quartier, face à «l’impasse» dans laquelle elle se trouve. «Ces manquements génèrent des situations d’extrême précarité qui engendrent des cycles de violences dont notre centre culture fait aujourd’hui les frais» indique le communiqué.