
La situation se dégrade sur le front du chômage

A fin décembre 2002, 129 809 chômeurs étaient inscrits auprès des Offices régionaux de placement (ORP). Le taux de chômage s'est ainsi élevé à 3,6%.
Sur l’ensemble de l’année dernière, le chômage a connu sa plus forte progression depuis trois ans.
La Suisse n’échappe pas à la dégradation générale du climat économique. Pour preuve, l’augmentation record du chômage au mois de décembre constatée par le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).
Durant le dernier mois de l’année, le nombre de chômeurs a progressé de 9182 unités, à 129 809 personnes, par rapport au mois précédent. Ce qui constitue une hausse de 3,6%, contre 3,3% en novembre.
Hausse la plus importante depuis trois ans
Sur l’ensemble de l’année 2002, le taux de chômage s’est inscrit à 2,8% de la population active, soit le taux le plus élevé que la Suisse ait connu depuis trois ans.
En moyenne mensuelle, la hausse du mois de décembre est la plus élevée que la Suisse ait connu depuis quatre ans. Et les perspectives pour les mois à venir ne sont guère encourageantes.
Le nombre de places de travail vacantes offertes par les Offices régionaux de placement (ORP) est lui aussi en diminution, de 770 unités à 6671 postes.
L’explication de cette dégradation découle essentiellement de la santé des principaux partenaires économiques de la Suisse.
«L’économie mondiale n’est pas au mieux et comme un franc sur deux gagnés en Suisse provient des exportations, il est normal que nous en subissions les conséquences», explique Jean-Luc Nordmann, chef de la Direction du travail du seco.
Le travail partiel paie un lourd tribut
Le secteur du travail partiel a payé un tribut particulièrement lourd en décembre. Par rapport au mois précédent, 1968 personnes ont perdu leur emploi, ce qui représente une hausse de 30,6%. 598 entreprises ont eu recours à de telles mesures, soit 28,1% de plus que le mois précédent.
Par rapport à 2001, où le taux de chômage était le plus bas depuis 10 ans à 1,9%, l’année dernière a vu le nombre de chômeur progresser de façon impressionnante.
Le nombre moyen de chômeurs inscrits s’est établi à 100 504, soit une hausse de 33 307 personnes (+49,6%). Le timide recul du premier semestre n’aura pas permis de compenser la forte progression de la seconde partie de l’année.
Une hausse marquée au second semestre 2002
Dès le mois de septembre, «la tendance à la hausse s’est rapidement accélérée sous l’effet de facteurs conjoncturels et saisonniers», explique le seco. S’accentuant au fil des mois, la tendance ne semble pas encore sur le point de s’interrompre.
Le seco anticipe en effet un taux de chômage de 3,6% pour 2003 et de 3% en 2004.
Le dynamisme de l’économie suisse est donc directement pointé du doigt. «Une croissance du PIB de 2% serait nécessaire pour inverser la tendance et nous l’anticipons à 1% cette année», afirme encore le responsable de la Direction du travail.
Comme durant la crise du début des années 90, la Suisse romande reste plus touchée que la Suisse alémanique dans son ensemble. Avec un taux de chômage de 5,4% sur l’année, Genève reste le canton le plus touché, suivi par le Jura (3,8%), le Tessin (3,7%) et Vaud (3,7%).
La situation des cantons de Zurich et Zoug, avec des taux de chômage respectifs de 3,3% et 3,2%, montre que les centres financiers alémaniques sont plus touchés qu’il y a dix ans.
swissinfo avec les agences
Taux de chômage en 1999: 2,7%
Taux de chômage en 2000: 2%
Taux de chômage en 2001: 1,9%
Taux de chômage en 2002: 2,8%

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