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La Suisse accepte de justesse l’identité électronique à 50,4%

Keystone-SDA

La Suisse a finalement accepté dimanche, à 50,4% de oui, l'introduction d'une identité électronique étatique. En 2021, le peuple avait refusé l'e-ID. Le suspense a duré tout l'après-midi. Zurich a fait pencher la balance.

(Keystone-ATS) Tous les sondages annonçaient le oui gagnant avec une marge assez confortable. Mais le scénario attendu n’a pas eu lieu.

Le camp du non a tout d’abord fait la course en tête. Une majorité des cantons a d’ailleurs refusé le projet d’identité électronique.

Les résultats des communes urbaines et périurbaines du canton de Berne en faveur du oui ont renversé la vapeur en milieu d’après-midi, même si le canton a au global refusé l’objet par 51% des voix.

Puis les résultats du canton de Zurich, qui a dit oui à 54%, ont définitivement confirmé la victoire des partisans de l’e-ID. Au final, seuls huit cantons l’ont accepté, mais cela a suffi. Le poids des grandes villes comme Genève, Lausanne, Berne, Zurich et Bâle a fait la différence.

Suisse romande partagée

La Suisse romande était partagée. Le Jura a dit non à 56%. Le Valais pointe à 55% de refus, Neuchâtel à 52%.

En Suisse alémanique, la palme du non revient à Uri et Schwyz, avec plus de 59% de non. Glaris (58%), Obwald (57%), ou Thurgovie (56%) ont également nettement refusé.

A l’inverse, les cantons les plus enthousiastes sur l’e-ID sont Vaud et Bâle-Ville (57%). Genève a accepté à 55%.

Fribourg (50,1%) et le Tessin (51%) ont aussi dit oui, mais de justesse. Zoug et Lucerne (52% chacun) ont aussi contribué au succès de l’identité électronique.

Au final, 1’384’549 citoyennes et citoyens ont glissé un oui dans l’urne, contre 1’363’283 un non. La participation s’est élevée à 49,6% pour cet objet.

Une e-ID suisse et étatique

En 2021, le peuple a rejeté par près de 65% des voix l’introduction d’une e-ID. La Confédération prévoyait de sous-traiter l’exploitation des données et de la technologie à des entreprises privées, point qui a joué un rôle important dans le «non».

Le Conseil fédéral est rapidement revenu à la charge. La nouvelle e-ID sera étatique, ainsi que facultative. Toutes les démarches qui pourront se faire virtuellement pourront continuer à se faire physiquement, a promis le gouvernement.

Il sera possible de s’en servir sur Internet, pour demander un extrait du casier judiciaire, un permis de conduire ou une attestation de résidence. Mais aussi pour prouver son âge lors d’un achat d’alcool en ligne par exemple. Dans ce cas, l’entreprise concernée n’aura pas accès à l’e-ID elle-même, le magasin ne verra que si l’âge minimum a été atteint.

Un référendum a été lancé par des plusieurs groupes, notamment des opposants aux mesures contre le Covid, ainsi que par le parti Pirate. Sur le plan politique, tous les partis représentés au Parlement fédéral, sauf l’UDC, soutenaient l’e-ID.

Contrairement à 2021, la bataille référendaire ne s’est toutefois pas faite sous le signe de l’unité. Cafouillages communicationnels, bisbilles personnelles et invectives ont rythmé la campagne du «non».

Recours

Les opposants ont déposé la semaine dernière deux recours en justice contre la votation. Ils estiment que le don de 30’000 francs de Swisscom au comité en faveur de l’e-ID pour la campagne de votations est «illégal».

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