Le procès Eternit en appel ajourné à lundi
(Keystone-ATS) Des centaines de personnes se sont rendues jeudi au tribunal de Turin pour l’ouverture du procès en appel des victimes italiennes de l’amiante. Les deux ex-propriétaires de la société Eternit S.p.a Gênes, dont le milliardaire suisse Stephan Schmidheiny, seront jugés par contumace.
Comme lors du procès en première instance, aucun des deux accusés n’était présent dans la salle, ont indiqué les agences de presse italiennes. L’audience a ensuite été ajournée à lundi. Le procès devrait durer jusqu’en mai, avec des audiences tous les lundis, mercredis et vendredis.
M. Schmidheiny et son associé belge Louis de Cartier avaient été condamnés en février 2012 à seize ans de prison et à des dommages et intérêts se chiffrant en millions d’euros. Les juges ont estimé qu’ils ont causé intentionnellement une catastrophe écologique et ne sont pas conformés aux mesures de sécurité dans deux usines d’Eternit du Piémont, à Cavagnolo et à Casale Monferrato.
Procédure
En juillet, la défense de M. Schmidheiny avait déposé un recours, arguant que le tribunal de Turin n’était pas compétent pour traiter cette affaire. Selon elle, seule une cour d’assises aurait été compétente dans ce jugement sur l’amiante.
Et les avocats du prévenu suisse demandent aussi de porter le cas devant la Cour européenne de justice (CEJ).
Le Ministère public italien a lui aussi déposé un recours en juin. Il a réclamé que les deux accusés soient également condamnés dans les cas des deux autres usines italiennes du groupe, que le tribunal de Turin avait jugé prescrits. MM. Schmidheiny et de Cartier ont alors annoncé qu’ils feraient recours contre leurs condamnations respectives.
Nouveau décès
L’amiante était utilisée massivement en particulier dans le secteur de la construction. Elle est jugée responsable de 10 à 20 % des cancers du poumon et pourrait provoquer 100’000 décès d’ici à 2025, selon les autorités sanitaires françaises. En Suisse, elle fait l’objet d’une interdiction générale depuis 1989.
L’un des avocats des parties civiles a annoncé jeudi un nouveau cas de décès lié à l’amiante, celui d’une femme emportée au cours des dernières semaines par une maladie provoquée par ce matériau.