Le système des indemnités à l’Etat de Genève est une usine à gaz
(Keystone-ATS) Genève – Le système des indemnités et primes à l’Etat de Genève est d’une immense complexité. La Cour des comptes, qui a mis son nez dans ce dédale bureaucratique, propose de procéder à un grand nettoyage.
«Il faut simplifier le système et diminuer drastiquement le nombre d’indemnités», a fait savoir Stanislas Zuin, magistrat à la Cour des comptes. Depuis 40 ans, chacun fait sa petite cuisine dans son coin et il n’existe pas de pratique unifiée au sein de l’administration cantonale.
On arrive à des situations où le fonctionnaire d’un département touchera une prime qui ne sera pas versée à son collègue d’un autre département occupant la même fonction. Jusqu’à ce que le Conseil d’Etat y mette de l’ordre en 2008, le système a aussi conduit à des doublons, un même dérangement donnant ainsi droit à plusieurs indemnités.
Pour éviter ces inégalités de traitement et rendre l’ensemble du système plus lisible, la Cour des comptes recommande d’intégrer certaines indemnités dans le salaire. Actuellement, il existe environ 170 rubriques de paie relatives au primes, indemnités et débours à l’Etat de Genève.
«Nous sommes en présence d’un système très complexe qui concerne des sommes relativement modestes», a toutefois précisé M.Zuin. En 2008, les primes, indemnités et débours au sein de l’Etat de Genève ont concerné un peu plus de 10’000 personnes pour une somme de 79 millions de francs, soit 5% des salaires en moyenne.
La Cour des comptes s’est aussi penchée sur l’organisation des ressources humaines au sein de l’Etat de Genève. Ce domaine est également rongé par la complexité. Il existe ainsi 2500 fonctions différentes parmi les 15’000 employés de l’administration.
Le Conseil d’Etat projette de regrouper ces 2500 fonctions en 210 emplois-métiers. La réforme, qui devrait s’achever en 2012, est très importante, a estimé M.Zuin. Elle permettra une meilleure gestion des emplois par l’Etat.