Nigeria: les syndicats annoncent la suspension de la grève générale
(Keystone-ATS) Les syndicats nigérians ont annoncé lundi la suspension de la grève générale provoquée par la hausse du prix de l’essence, paralysant le pays pendant huit jours. Cette détente intervient après la décision du président Goodluck Jonathan de réduire d’un tiers les prix actuels.
Le président Jonathan a fait lundi une concession en annonçant une baisse de 30% du prix de l’essence pour tenter de stopper le mouvement. « Compte tenu des difficultés rencontrées par les Nigérians (…), le gouvernement a approuvé une baisse du prix du carburant à 97 nairas le litre », a-t-il déclaré à la télévision.
M. Jonathan a toutefois refusé de céder sur le fond, affirmant que « le gouvernement allait continuer de poursuivre une déréglementation complète du secteur pétrolier ».
Manifestants dispersés
Les forces de sécurité ont procédé un peu plus tôt à des tirs de sommation et utilisé des gaz lacrymogènes dans la capitale économique pour disperser environ 300 manifestants tandis que les autorités prenaient des mesures pour empêcher les rassemblements dans le pays.
La grève générale avait commencé lundi 9 janvier, après la fin des subventions aux carburants qui a provoqué une flambée des prix à la pompe. Ce dernier a doublé, passant de 65 nairas le litre (0,40 dollars) à 140 nairas ou plus du jour au lendemain.
Trop cher
Le gouvernement a justifié l’arrêt de subventions aux carburants, quelque 8 milliards de dollars, pour financer la modernisation des infrastructures du pays. Mais le doublement du prix de l’essence frappe durement une population dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.
On ignore si le gouvernement parviendra à contenir le mécontentement général qui puise également ses origines dans une longue frustration face à la corruption et à l’incompétence des gouvernants. Les analystes doutent toutefois que Goodluck Jonathan dispose d’une marge de manoeuvre suffisante pour faire de nouvelles concessions.