Comment sauver les sciences humaines et sociales

En Suisse, on compte jusqu'à 180 étudiants par professeur. Des experts dressent un tableau alarmant de la situation. Et proposent des remèdes.
Mandatés par l’Office fédéral de l’éducation et de la science, ces experts préconisent, entre autres, la création de plusieurs centaines de chaires supplémentaires pour faire face à la pléthore d’étudiants.
Un intérêt croissant
Depuis 1995, le nombre d’étudiants a progressé de 14% dans les sciences humaines et sociales. En 2001, ils représentaient 60% de la population estudiantine.
Or les crédits ne suivent pas. En 2001, les sciences humaines n’ont reçu que 23% des dépenses courantes des universités et à peine 14% des subsides du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS).
En ce qui concerne l’encadrement, les étudiants en sciences humaines sont, en moyenne, 60 par professeur, soit deux fois plus nombreux que dans les sciences naturelles.
Et, avec un taux de 1 pour 180, c’est dans les sciences de la communication que la situation est la plus critique. Viennent, ensuite, la psychologie (1 pour 140) et l’histoire (1 pour 120).
Pour atteindre un taux d’encadrement de 1 pour 40, il faudrait créer 483 chaires supplémentaires d’ici à 2007.
Les professeurs, les assistants et les infrastructures qui seraient nécessaires à la réalisation de cet objectif se chiffrent par un coût additionnel de 242 millions de francs par an.
Assurer la relève
Par ailleurs, pour les experts, la relève est là aussi primordiale. Le nombre de bourses pour doctorants doit donc être multiplié. Ils appellent la Confédération à financer tous les ans 14 programmes d’études doctorales comptant chacun 15 doctorants.
S’agissant de la recherche, les experts demandent aux universités de créer des fonds spéciaux. Et ils en appellent au FNRS pour qu’il axe la moitié des six nouveaux pôles de recherche nationaux sur les sciences humaines et sociales.
Les experts relèvent enfin la nécessité d’améliorer le dialogue avec le public. Et ils suggèrent la création d’un centre de recherche.
swissinfo avec les agences

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