Suisse-Chine : un vieux couple

Malgré les vicissitudes de l’Histoire, la Suisse et la Chine entretiennent des rapports officiels courtois, parfois même privilégiés. Et cela depuis un demi-siècle.

Malgré les vicissitudes de l’Histoire, la Suisse et la Chine entretiennent des rapports officiels courtois, parfois même privilégiés. Et cela depuis un demi-siècle.

C’est presque une relation de vieux couple qui lie la Confédération et la Chine, puisque la Suisse a été parmi les premiers pays occidentaux à reconnaître le régime de Mao. Et comme c’est souvent le cas en pareilles circonstances, en dépit ou à cause des hauts et des bas, une certaine fidélité demeure entre les deux parties ne serait-ce qu’en raison d’intérêts mutuels, sinon communs, bien compris.

La Realpolitik a certes ses exigences et elle oblige les politiciens à naviguer parfois à vue mais les diplomates suisses ont suffisamment appris les inévitables leçons de l’Histoire pour savoir que, peut-être plus souvent qu’à son tour, une grande puissance a besoin de plus petit qu’elle pour jouer les bons offices.

Pékin a su apprécier cet atout et s’en servir sans états d’âme, même si parfois il y a eu dérapage incontrôlé comme lors de la visite du président chinois à Berne en mars dernier. Malgré l’effervescence de ce coup de sang, les milieux industriels et d’affaires n’ont pas raté de contrats et chacun a tiré son épingle du jeu.

L’explication se trouve peut-être simplement dans la fermeté sur certains principes adoptée naguère par plusieurs responsables helvétiques, attitude qui commande le respect même d’un adversaire idéologique, et chacun sait que sans respect, il n’est point de cordialité durable.

Claude Levenson