Toshiba annonce une « possible dépréciation de plusieurs milliards »
(Keystone-ATS) Le conglomérat industriel japonais Toshiba risque de devoir enregistrer pour 2016-2017 une dépréciation d’actifs de « plusieurs milliards de dollars » sur la valeur d’une société américaine rachetée l’an passé par sa filiale nucléaire Westinghouse.
Toshiba a fait cette annonce après la fermeture de la Bourse de Tokyo où son action a dévissé de 11,62% à 391,6 yens sur la foi des rumeurs qui couraient depuis la nuit et que le groupe a ainsi confirmées.
Toshiba avait auparavant estimé qu’il devrait effectuer une dépréciation de l’ordre de 870 millions de dollars (893 millions de francs) sur la valeur de la société CB&I Stone & Webster (S&W) rachetée il y a un an à l’américain Chicago Bridge & Iron par sa filiale locale Westinghouse.
Reste que l’évaluation du bien que représente cette société doit être révisée négativement alors que les coûts relatifs à des projets s’évèrent plus importants que prévu. « A présent, nous pensons que la dépréciation peut atteindre un niveau de plusieurs milliards de dollars », a expliqué Toshiba dans un communiqué.
La firme était pourtant enthousiaste il y a un an quand la compagnie se félicitait du rachat de S&W. « L’acquisition de cette entreprise va soutenir le développement de Westinghouse dans le domaine de la décontamination, du démantèlement et de l’assainissement des sites nucléaires », avait insisté Toshiba à l’époque.
Société sous surveillance
Toshiba dit ne pas avoir encore déterminé quel serait l’impact final sur ses comptes, mais a promis de rendre publique la révision de ses prévisions de résultats dès que les conclusions seront connues.
Jusqu’à présent, le groupe, qui fabrique aussi bien des semi-conducteurs que des ordinateurs, ascenseurs, robots ou réacteurs nucléaires, table pour l’année comptable en cours (avril 2016 à mars 2017) sur un bénéfice net de 145 milliards de yens (1,2 milliard de francs). Le profit opérationnel est attendu à 180 milliards de yens et le chiffre d’affaires à 5400 milliards de yens (-4,7% sur un an).
Tenant compte des règles comptables américaines et échaudé par des critiques sur le manque de transparence de ses calculs financiers après des maquillages de pertes durant des années, Toshiba, groupe placé sous surveillance à la Bourse de Tokyo, se montre désormais un peu plus loquace qu’auparavant.