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Campagne pour l’éligibilité des étrangers au niveau cantonal

Les permis C pourraient bientôt être élus au gouvernement et au Parlement du canton de Neuchâtel (photo symbolique). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les partisans du droit d’éligibilité des étrangers au niveau cantonal ont donné mercredi à Neuchâtel le coup d’envoi de leur campagne en vue de la votation du 25 septembre. Une telle extension des droits politiques serait inédite en Suisse.

“Quelque 23’000 citoyens pourraient potentiellement être concernés dans le canton de Neuchâtel”, a estimé Mauro Moruzzi, président de la section cantonale des Vert’libéraux. Seuls les étrangers établis depuis cinq ans au moins dans le canton pourraient déposer une candidature pour le Conseil d’Etat ou le Grand Conseil.

Le comité citoyen pour l’éligibilité des détenteurs d’un permis C estime que cette étape constitue l’aboutissement d’un processus entamé de longue date dans le canton de Neuchâtel en faveur de l’extension des droits politiques des étrangers.

Ce projet a été déposé par les groupes socialiste et PopVertsSol en 2015. La gauche entendait ainsi renforcer le modèle d’intégration neuchâtelois. Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil soutiennent ce projet de modification de la constitution cantonale soumis le 25 septembre au peuple.

Dans le canton de Neuchâtel, les étrangers disposent du droit de vote communal et cantonal. En 2007, le peuple a accepté de leur octroyer le droit d’éligibilité sur le plan communal. En revanche, près de 60% des votants avaient alors refusé d’accorder l’éligibilité sur le plan cantonal.

Parole au peuple

Devançant les critiques, le comité citoyen a souligné que c’était finalement le peuple qui choisissait ses autorités. Il a répété que cet élargissement des droits politiques favorisait le sentiment d’appartenance et de responsabilité ainsi que l’intégration.

“Le moment est vraiment le bon pour montrer que l’exclusion ne mène à rien”, a relevé le conseiller communal de Val-de-Travers Frédéric Mairy, de nationalité belge. C’est au nom du vivre ensemble que le pasteur de la paroisse du Val-de-Travers David Allisson a appelé à soutenir cette extension des droits politiques.

Lors des débats au Grand Conseil, les opposants à ce projet ont déclaré qu’un étranger qui souhaitait participer à la vie politique a la possibilité de se faire naturaliser. Pour le comité citoyen, la naturalisation n’empêche pas d’octroyer le droit d’éligibilité cantonal.

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