Un chef militaire des rebelles prorusses tué à Donetsk

Les rebelles ont accusé Kiev d'être responsable de l'explosion qui a tué dimanche l'un de leur chef militaire Arseni Pavlov (D) (archive). KEYSTONE/EPA FILES/ALEXANDER ERMOCHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Un chef militaire des rebelles prorusses, Arseni Pavlov, a été tué dimanche dans l’explosion d’une bombe à Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales. Les rebelles prorusses ont décrété lundi trois jours de deuil.

Les rebelles ont accusé Kiev d’être responsable de l’explosion. Le président ukrainien Petro « Porochenko a violé la trêve et nous a déclaré la guerre », a estimé le « président » de la « République populaire de Donetsk » (DNR), Alexandre Zakhartchenko. Il s’exprimait lors d’une déclaration aux journalistes sur place.

Lundi, quelques retraités venaient déposer des fleurs devant l’immeuble où a eu lieu l’explosion. Et le bâtiment était encore encerclé par des militaires, selon une journaliste de l’AFP.

Un soldat portant l’insigne de l’unité Sparta, que commandait Arseni Pavlov, a indiqué que la bombe avait été placée dans l’ascenseur de l’immeuble et avait tué le chef militaire et son garde du corps. « Soit c’est une opération des services ukrainiens, soit c’est un coup des nôtres », a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat.

Le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, a de son côté estimé que le chef rebelle, plus connu sous son nom de guerre « Motorola », avait ainsi échappé « à la punition inévitable qu’aurait été l’emprisonnement à vie » pour lui. « Il a eu de la chance », a ajouté le porte-parole.

En Russie, sa mort a été largement relayée par les médias d’Etat. Ils lui ont rendu un fervent hommage.

Circonstances troubles

Outre « Motorola », plusieurs chefs de guerre séparatistes considérés comme des adversaires des autorités rebelles ont été tués dans des circonstances troubles, loin des zones où les combats continuent. En 2015, les chefs cosaques Pavel Dremov et Alexandre Bednov « Batman » ont succombé l’un dans un attentat à la voiture piégée, l’autre dans une embuscade.

Le commandant Alexeï Mozgovoï a été lui aussi tué en 2015 dans une embuscade en plein territoire rebelle. L’opération aurait été menée par des services spéciaux ukrainiens, selon les séparatistes.

Arseni Pavlov avait participé aux principales batailles contre les forces ukrainiennes, autour de l’aéroport de Donetsk, à Slaviansk, Ilovaïsk et Debaltsevo. Il avait par ailleurs déjà échappé à un attentat à la bombe en juin à Donetsk, selon les autorités locales.

Plusieurs attentats

Son assassinat intervient alors que les deux régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk ont été ces derniers mois le théâtre de plusieurs attentats, de purges dans les instances dirigeantes et, selon les autorités rebelles de Lougansk, d’une tentative de putsch.

Le 22 août, les autorités de la DNR avaient annoncé qu’une bombe avait été désamorcée près du domicile du « président » Zakhartchenko. Celui-ci avait déjà été la cible d’un autre attentat en avril, selon la même source.

A la suite de cet attentat manqué, le « vice-ministre de la défense » de la LNR Vitaly Kissilev a été arrêté pour tentative de putsch, ainsi qu’un ex-« Premier ministre » de la LNR, Guennadi Tsypkalov. Le suicide en détention de ce dernier a été annoncé peu après.