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Un Suisse au Front national

Double national, Olivier Wyssa affirme que cela ne lui pose aucun problème. Conseil général

Français par mariage, le Genevois Olivier Wyssa est candidat FN dans le département de l'Ain, voisin de la Suisse.

La vague Le Pen n’a pas épargné la France voisine. L’Ain, comme la Haute-Savoie, votent traditionnellement à droite, une droite modérée, plus centriste que gaulliste. Mais au premier tour des élections présidentielles, les deux départements ont placé le dirigeant du Front national (FN) en tête.

Avocat d’affaires à Genève, Olivier Wyssa, 45 ans, est devenu français par mariage. Il habite le petit village de Crozet, dans le Pays de Gex. Une région paisible, aux portes de Genève, peu frappée par le chômage et à l’abri de la délinquance.

Pourtant, le 21 avril dernier, Crozet a accordé 143 voix à Jean-Marie Le Pen, contre seulement 79 à Jacques Chirac et 58 à Lionel Jospin. «Les gens de cette région commencent à avoir peur. Deux bandes ethniques se sont affrontées à Gex, et à Bellegarde, près d’une soixantaine de personnes ont attaqué un pub. On a même parlé d’émeute», assure Olivier Wyssa.

14 candidats à la députation

Lui-même aurait été victime d’une agression. Deux coups de feu tirés contre un véhicule appartenant à un membre du Front national, «mais le procureur a refusé de faire expertiser la voiture. On cache la réalité aux Français», assure l’avocat genevois.

Déjà candidat en 1997, où il a obtenu près de 15 % des voix, arrivant en troisième position, le Franco-Suisse est bien décidé à se classer parmi les deux premiers. Et disputer ainsi le deuxième tour des élections législatives. Pas moins de 14 candidats réclament les suffrages des électeurs de la troisième circonscription de l’Ain.

«Le Front national est très tolérant. Ma double nationalité n’a jamais dérangé personne», assure Olivier Wyssa, officier de renseignement dans l’armée suisse. Etudiant en droit à Genève, il militait dans un groupuscule d’extrême droite, le Nouvel Ordre social. Aujourd’hui, il serait proche de l’UDC, et de tous les mouvements hostiles à l’Union européenne.

Un adversaire d’extrême droite

Conseiller régional Front national de la région Rhône-Alpes, membre du comité central de ce parti, Olivier Wyssa ne cache pas son amitié pour Jean-Marie Le Pen, «un grand amoureux de la Suisse», assure-t-il.

L’avocat genevois peut-il s’imposer en France voisine? La gauche, une nouvelle fois, se présente très divisée, et les écologistes proposent deux candidats, les Verts contre «l’écologie libre». Olivier Wyssa lui-même se voit opposer un autre militant d’extrême droite.

Dominique Blanc, le maire de Divonne-les-Bains, soutenu par la formation de Jacques Chirac, devrait normalement arriver en tête au premier tour. Mais, en France, rien n’est jamais sûr.

Ian Hamel

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