Un vaccin contre la malaria efficace chez les petits enfants
(Keystone-ATS) Espoir pour des millions d’enfants: un vaccin contre la malaria s’est révélé efficace lors d’une étude clinique portant sur 6000 bambins. L’Institut tropical et de santé publique (Swiss TPH) à Bâle contribue depuis des années au développement de ce produit, qui pourrait devenir le premier vaccin contre le paludisme.
Nommé « RTS,S », le vaccin a réduit de 56% le risque d’infection de gravité moyenne chez des enfants âgés de 5 à 17 mois dans l’année suivant l’injection, a indiqué mardi l’entreprise pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK). Les cas graves ont eux diminué de 47%, selon ces travaux publiés dans le « New England Journal of Medicine ».
Le RTS,S est en développement depuis 25 ans. Il passe depuis longtemps pour le meilleur candidat en vue d’un vaccin contre la malaria. De mars 2009 à janvier 2011, plus de 15’000 enfants de sept pays d’Afrique subsaharienne ont fait l’objet d’une étude de phase III, la dernière série de tests cliniques avant une possible homologation.
Les enfants ont été répartis en deux groupes: 6 à 12 semaines et 5 à 17 mois. Une partie a reçu le RTS,S, les autres des vaccins contre la rage ou la méningite, a indiqué le Swiss TPH. Les données concernant les bébés de quelques semaines sont attendues pour la fin 2012.
Bien supporté
Le vaccin contient une protéine du parasite Plasmodium falciparum ainsi qu’un adjuvant renforçant l’activité du système immunitaire. Selon les résultats obtenus jusqu’ici, il semble bien supporté, avec peu d’effets secondaires.
Il s’agit maintenant de déterminer la durée de la protection qu’il offre. Une mise sur le marché à large échelle est envisagée pour ces prochaines années, selon le communiqué de GSK, sous réserve des autorisations nécessaires.
Jusqu’ici, les seuls moyens de se protéger contre la malaria dans les régions concernées étaient la prise de médicaments préventifs et l’usage de moustiquaires. Chaque année, 225 millions de personnes contractent la malaria et environ 800’000 en meurent, des enfants africains pour la plupart.