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Un vote placé sous le signe du pragmatisme et de la raison

Les analystes soulignent que le vote sur l'aide à l'Est est une victoire pour les ministres Calmy-Rey et Leuthard. swissinfo.ch

Au lendemain des votations fédérales, la presse estime que le vote sur l'aide aux pays de l'Est est pragmatique. Les citoyens ont ainsi confirmé la voie des bilatérales.

Le vote sur les allocations familiales montre une volonté claire de venir en aide aux familles. Mais les éditorialistes avertissent: beaucoup reste à faire en matière de politique familiale.

Le «oui» à la Loi fédérale sur l’aide aux Etats de l’Europe de l’Est est perçue pratiquement de la même façon dans la presse romande. «Avec ce vote, la cohérence est au rendez-vous», résume le quotidien des affaires, L’Agefi.

Ce terme de cohérence revient sous la plume de nombreux commentateurs. Mais ce maître-mot laisse aussi la place à d’autres qualificatifs tels que: «pragmatique», «raisonnable», «sage», crédible» ou encore «fiable».

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Voie bilatérale confirmée

Plusieurs quotidiens, romands ou alémaniques, font ce même constat: la Suisse, les Suisses, ont confirmé, voire renforcé, la politique bilatérale des «petits pas» vers l’Europe. Tel est notamment l’avis de la Neue Zürcher Zeitung et du Blick.

«Les Suisses ont confirmé pour la quatrième fois de suite qu’ils voulaient poursuivre sur la voie choisie, note ainsi que grand quotidien populaire alémanique. Pour la majorité des votants, l’isolement ne constitue pas une alternative au rapprochement bilatérale avec l’Europe.»

Le Quotidien Jurassien met par ailleurs en évidence la légitimité démocratique de la décision. «Ce vote renforce la crédibilité de la Suisse en Europe et dans le monde. Peu de pays peuvent se targuer d’asseoir sur un vote démocratique pareil engagement international”, note le quotidien. Pareil constat à 24heure” et, outre-Sarine, au TagesAnzeiger.

Solidarité: oui et non

Sur la question de la solidarité du peuple suisse, tous les journaux ne sont en revanche pas d’accord. Si certains saluent le geste, d’autres, comme Le Matin, estiment que le pragmatisme est passé devant la solidarité.

Dans son commentaire, l’Aargauer Zeitung titre que ce vote est «un vote pour la place économique». Le Bund salue toutefois le fait qu’une majorité des votants a surpassé le réflexe qu’a chaque population, c’est-à-dire de se demander pourquoi il faut envoyer à l’étranger de l’argent qui pourrait être utilisé dans le pays.

«Si on explique bien à la population qu’il vaut la peine de dépenser un peu d’argent pour favoriser nos échanges commerciaux, les gens votent oui et il n’y a pas d’arguments égoïstes, empreints de populisme et de démagogie qui tiennent», observe le quotidien tessinois La Regione.

Plusieurs commentateurs soulignent en outre que les Suisses attendent «un retour sur investissement». L’Agefi fait la liste des avantages économiques de ce vote. Au final, «c’est bénéfique pour la croissance de l’économie suisse et ce sera appelé à le devenir encore plus», écrit le quotidien économique.

Le Temps espère d’ailleurs que l’UE ne gâchera pas l’argent, notamment en remettant la fiscalité des cantons sur le tapis au cours des prochaines semaines. «Bruxelles serait bienvenu d’observer une sorte de délai de décence avant de rouvrir les hostilités, note le journal. Ce n’est pas une affaire de courtoisie mais d’intérêt bien compris.»

Duo gagnant

Des deux côtés de la Sarine, la presse fait encore un ultime constat: malgré le résultat serré, l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) perd du terrain sur les questions européennes depuis plusieurs scrutins ou du moins, subi «une sérieuse remise à l’ordre», selon La Liberté et Le Nouvelliste.

En terme d’image, enfin, à souligner qu’un duo gagnant et souriant est à l’affiche de plusieurs “Une”: les ministres Micheline Calmy-Rey et Doris Leuthard. Leur «victoire» est à plusieurs reprises mise en évidence par les journaux.

Politique familiale…sans surprise

Concernant la votation sur l’harmonisation des allocations familiales, l’issue du scrutin n’a surpris aucun éditorialiste. Si certains parlent de «victoire», d’autres de «progrès» ou simplement de «léger mieux», la plupart estiment toutefois qu’il y a encore beaucoup à faire en matière de politique familiale, mais que le Parlement n’y est pas forcément prêt.

«Après l’assurance maternité, le oui massif sorti des urnes montre que les Suisses sont partisans d’une véritable politique en faveur de la famille, note le quotidien neuchâtelois L’Express. Au Parlement de répondre à cette demande, notamment en réduisant le poids des primes d’assurance maladie pour les enfants. Un projet souvent étudié, mais toujours enterré.»

swissinfo et les agences

Deux objets étaient soumis aux citoyens lors de votations fédérales du 26 novembre.
La Loi fédérale sur l’aide aux Etats de l’Europe de l’Est a été acceptée par 53,4%.
La Loi fédérale sur les allocations familiales a été acceptée par 68%.
Le taux de participation s’est élevé à 44,9%.

A l’image du quotidien français Le Monde, la presse internationale souligne en général que le résultat de la votation sur le milliard de cohésion va dans le sens d’un soutien à la politique européenne suivie par le gouvernement suisse.

«La Suisse ouvre son écrin», écrit pour sa part Der Tagesspiegel. Selon le journal de Berlin, les Suisses ont accepté l’aide aux pays de l’Est «pour des motifs qui vont tout à fait dans le sens de leurs intérêts».

La Süddeutsche Zeitung relève que la contribution suisse est un «billet d’entrée à prix réduit pour accéder à des marchés lucratifs», alors que les deux journaux autrichiens Der Standard et Kurier observent que ce résultat représente une gifle pour l’Union démocratique du centre.

Cependant, ce vote n’a en général pas suscité de grandes réactions dans les principaux quotidiens européens. Les principaux journaux italiens n’y ont par exemple pas consacré une seule ligne.

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