« Foyers de l’horreur en Malaisie »: 355 personnes arrêtées
(Keystone-ATS) La police a arrêté 355 personnes dans le cadre de son enquête sur les centaines de cas d’enfants victimes d’agressions physiques et sexuelles dans des foyers d’accueil en Malaisie. L’opération visait la Global Ikhwan Services and Business Holding (GISB).
Ce conglomérat islamique est accusé d’avoir géré des « foyers de l’horreur » et entretenu des liens avec la secte islamiste interdite Al-Arqam, depuis disparue. Parmi les personnes arrêtées figure le directeur du GISB Nasiruddin Ali et 30 autres membres du groupe.
La police a fait des descentes dans 82 lieux différents: centres d’accueil, établissements de santé, entreprises, écoles religieuses et résidences privées, a indiqué dimanche l’inspecteur général de la police. 186 victimes ont été secourues au cours de cette opération, a-t-il précisé.
Centaines d’enfants libérés
La GISB avait dans un premier temps nié toutes les accusations de violences et même assuré qu’il ne gérait pas les centres impliqués dans les Etats de Selangor et Negeri Sembilan (ouest). Mais Nasiruddin Ali a reconnu le 14 septembre des violences sexuelles tout en rejetant les allégations autour d’un système de violences de masse.
La police malaisienne avait déjà arrêté 171 personnes le 11 septembre, dont des professeurs de religion et des éducateurs, en plus d’avoir mis en sécurité plus de 402 enfants après avoir investi 20 « foyers de l’horreur ». La police pense qu’il s’agit d’enfants de membres du GISB, a indiqué l’inspecteur de police.
Selon des expertises médicales, au moins 13 enfants ont subi des violences sexuelles. Mardi, la police avait annoncé le gel de 96 comptes liés au GISB contenant environ 124’000 dollars.
L’UNICEF, agence de l’ONU chargée de défendre les droits des enfants, a condamné les « horreurs inimaginables » vécues par les jeunes victimes. Ces enfants « auront besoin d’une aide médicale et psychologique sur le long terme », avait commenté jeudi Robert Gass, représentant en Malaisie de l’UNICEF.
La secte Al-Arqam a été dissoute en 1994 pour sa doctrine jugée déviante. La GISB était depuis lors dans le collimateur des autorités religieuses du pays à majorité musulmane.
En 2011, le groupe avait créé un « club des épouses obéissantes » et prêtes à satisfaire sexuellement leurs maris pour éviter qu’ils ne les trompent.
D’après son site Internet, la GISB est une holding islamique qui gère des entreprises allant du supermarché au restaurant dans plusieurs pays dont l’Indonésie, le Royaume-Uni et la France.