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Belaïd tué par des salafistes, le meurtrier présumé en fuite

(Keystone-ATS) L’opposant tunisien Chokri Belaïd a été tué par un groupe de la mouvance salafiste, islamiste radicale, ont annoncé mardi les autorités. Tunis précise que le meurtrier présumé a été identifié mais est en fuite et que quatre complices sont sous les verrous.

« Le tueur a été identifié et il est pourchassé », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh. « Les quatre autres suspects ont été arrêtés. Ils appartiennent à un courant religieux radical. (..) Ils sont de nationalité tunisienne » , a ajouté M. Larayedh, qui est appelé à constituer le prochain gouvernement tunisien, évoquant « ce qu’on appelle la mouvance salafiste ».

L’un d’entre eux « a avoué avoir accompagné le tueur » le 6 février, jour du meurtre. Il a fait ces annonces après que plusieurs sources policières ont indiqué lundi que le meurtrier présumé avait été arrêté et qu’il était membre de la mouvance salafiste.

M. Larayedh a refusé mardi de donner des indications sur l’éventuel commanditaire de l’assassinat ou sur un groupe salafiste en particulier.

Le parti islamiste au pouvoir Ennahda, dont fait partie M. Larayedh, a été régulièrement taxé de laxisme voire de complaisance à l’égard de ces groupes. La veuve de l’opposant Besma Khalfaoui a de son côté souligné vouloir avant tout identifier le commanditaire et évoqué sur la radio Europe 1 la « responsabilité politique » d’Ennahda.

M. Larayedh a reçu dans la matinée les dirigeants du Parti républicain (opposition laïque) après avoir vu lundi soir Beji Caïd Essebsi, ex-premier ministre postrévolutionnaire et chef du mouvement d’opposition Nidaa Tounes.

« Gravité de la situation »

« Vu la gravité de la situation, il faut transmettre un message rassurant au peuple tunisien. La désignation d’Ali Larayedh n’a pas rassuré », a souligné la secrétaire générale du Parti républicain, Maya Jribi, excluant que son parti participe au gouvernement.

Si M. Larayedh, considéré comme un modéré d’Ennahda, a la réputation d’un homme de dialogue, l’opposition le juge responsable de l’essor de la mouvance jihadiste et de la répression violente de conflits sociaux, en particulier des émeutes de Siliana (nord-est) en novembre qui a fait 300 blessés.

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