Blanchiment d’argent: vingt ans de prison pour un ex-ministre grec
(Keystone-ATS) Une cour spéciale grecque a condamné lundi soir à vingt ans de prison l’ancien ministre socialiste grec Akis Tsohatzopoulos pour blanchiment d’argent dans le cadre de contrats d’armement. Cette affaire a des ramifications en Suisse.
Toutefois, en raison de son âge, 73 ans, M. Tsohatzopoulos, premier homme politique jugé depuis plusieurs années pour corruption, ne purgera qu’un cinquième de sa peine et devrait être mis en liberté dans deux ans, selon une source judiciaire.
M. Tsochatzopoulos fait partie des membres fondateurs du parti socialiste panhellénique (PASOK), créé en 1974. Il a occupé plusieurs postes de ministres dès le début des années 1980. Il était en charge du ministère de la défense de 1996 à 2001.
Six millions d’euros de pots-de-vin
Déjà condamné en mars à huit ans de prison pour détournement d’impôts, il est le premier homme politique jugé depuis plusieurs années pour détournement de fonds. Ce septuagénaire est devenu pour l’opinion publique le symbole de la corruption d’une classe politique tenue pour responsable de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis 2010.
L’ancien ministre avait été reconnu coupable en fin de matinée pour avoir blanchi plus de six millions d’euros provenant de pots-de-vin lors de l’achat de blindés, de quatre sous-marins et de missiles antiaériens russes TOR-M1.
Enquête en cours en Suisse
La procédure judiciaire avait aussi déclenché une enquête en Suisse, menée par le Ministère public de la Confédération (MPC). Cette enquête est encore en cours, a indiqué le MPC à l’ats, sans donner plus de précisions, par respect pour le secret de l’instruction.
Dans son rapport de gestion 2012, publié en avril dernier, le MPC avait indiqué avoir ouvert une enquête pénale après avoir été alerté par le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) de l’Office fédéral de la police (fedpol).
Le but est de livrer à la justice grecque des documents bancaires appuyant les soupçons de corruption active et passive, de gestion déloyale, de blanchiment d’argent et de complicité portées contre l’ancien ministre et son cousin.