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Campagne à Genève pour attirer les jeunes dans l’industrie

Pierre Maudet veut garantir le maintien voire l'extension du nombre de collaborateurs dans l'industrie manufacturière genevoise (archives). KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Le canton de Genève devra renouveler environ 2000 emplois dans l’industrie manufacturière dans les prochaines années. Les autorités, les faîtières de la branche et le monde académique ont lancé lundi une campagne pour tenter d’attirer les jeunes vers ces filières.

« L’industrie peut se révéler un vecteur de nouveaux emplois », a affirmé devant la presse le conseiller d’Etat en charge de l’économie Pierre Maudet. Et de saluer encore le fait que, malgré le franc fort ou le rejet de la réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), elle a continué à investir.

Selon lui, avec cette campagne « l’industrie invente le monde de demain », tous les acteurs du secteur à Genève ont pris conscience du besoin de se mobiliser pour opérer « le virage technologique ». D’autant plus que la robotisation et l’amélioration de la productivité ne signifient pas forcément une diminution de la main-d’oeuvre, comme le montre l’aéronautique, ajoute le chef du Département de la sécurité et de l’économie (DSE).

Sur les 8000 collaborateurs de l’industrie manufacturière genevoise, il estime à un peu moins de 2000 le nombre de postes qui seront à repourvoir d’ici 2020 pour maintenir le niveau de l’emploi par rapport à 2016. Or, la filière peine à attirer les jeunes et un apport migratoire devra compenser ce déficit s’ils ne sont pas plus nombreux à s’y lancer.

Environ 15% du PIB cantonal

Seuls 25% d’entre eux se tournent vers les métiers techniques et 10% vers des formations d’ingénieurs, a indiqué de son côté la directrice générale de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) Frédérique Reeb-Landry. A tort, le secteur subit le cliché d’emplois peu qualifiés et mal rémunérés, dit-elle. Le salaire médian est supérieur de 8% à celui de toutes les branches confondues, selon des chiffres de 2010.

Si M. Maudet admet que l' »Etat peut faire plus et mieux » en terme de formation professionnelle, il attribue avant tout ces difficultés à un manque de visibilité pour augmenter la demande de la part des jeunes. La campagne doit aussi permettre d’attirer davantage de jeunes femmes. Dans certains secteurs, elles ne constituent que 3% des collaborateurs.

Au total, le secteur secondaire constitue 60% de la valeur des exportations cantonales, 25’000 emplois et 15% du produit intérieur brut (PIB) cantonal. La campagne doit durer plusieurs mois dans les cinémas, sur Internet ou sur les réseaux sociaux.

Elle coûte 200’000 francs, financés par différentes organisations faîtières avec quelques prestations de l’Etat. Les résultats d’une telle action se verront dans 3 à 4 ans, estime M. Maudet.

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