Cartes bancaires copiées: trois ans de prison pour un Bulgare

(Keystone-ATS) Fribourg – Accusé d’avoir installé des dispositifs de lecture de cartes bancaires avec copies des données et effectué de nombreux retraits d’argent, un Bulgare de 34 ans a écopé mercredi de trois ans de prison à Fribourg. La moitié de sa peine est assortie d’un sursis de 5 ans.
Le Tribunal pénal de la Sarine l’a notamment reconnu coupable de soustraction de données et d’utilisation frauduleuse d’un ordinateur par métier. L’homme a agi avec une certaine envergure dans plusieurs cantons. Il a servi de couverture devant les bancomats et dans les hôtels où une réservation lui a été néfaste.
Cette affaire de skimming lui a procuré un bénéfice de près de 20’000 francs, soit près d’un an de revenu en Bulgarie, a indiqué le président du tribunal Jean-Marc Sallin en motivant le jugement.
Ministère public et défense se montraient tous deux satisfaits à l’issue de l’audience: l’accusation a obtenu que la co-action, plus lourde pénalement, soit retenue, la défense a réussi à décrocher le sursis.
L’accusé est le seul d’une bande de quatre comparses, tous Bulgares, à comparaître. Contrairement aux autres, qui courent toujours, il s’est fait pincer en Espagne à la suite d’un mandat d’arrêt international lancé par la Suisse. Depuis seize mois, il est en exécution anticipée de peine à Bellechasse (FR).
L’homme reconnaît largement sa participation aux faits. En revanche, il conteste le rôle de co-auteur que l’accusation lui prête. Il n’a été qu’un sous-fifre, selon la défense. Celui qui organisait le travail est un de ses compatriotes en fuite qui testait les bancomats afin de vérifier s’ils étaient susceptibles d’être piégés et distribuait le butin.
En moins d’un an, de septembre 2008 à mai 2009, la fine équipe a arnaqué 15 instituts bancaires et 150 clients. Ils ont amassé en tout 340’000 francs. De l’avis du Ministère public, l’accusé en a touché 10%. D’après la défense, juste quelques commissions de 300 à 500 francs.