

La semaine en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
L’attente a été longue, mais cette fois, c’est fait: les candidats du Centre pour l’élection au Conseil fédéral sont connus. Cette annonce constitue le fait saillant de la semaine écoulée en Suisse. Mais comme vous pourrez le constater, elle ne suscite guère d’enthousiasme.
Pour le reste, ce passage en revue de l’actualité des sept derniers jours fait la part belle à des sujets qui touchent directement le porte-monnaie.
Bonne lecture!
LES POINTS FORTS DE LA SEMAINE

La procédure de sélection des candidats pour succéder à la ministre de la Défense Viola Amherd est désormais close. Après une recherche difficile, Le Centre a fini par présenter lundi deux candidats prêts à reprendre le flambeau.
Le favori à la succession semble être le Saint-Gallois Markus Ritter. Ses atouts: il est déjà bien connu sous la Coupole comme conseiller national et il est aussi président de l’influente Union suisse des paysans. L’autre candidat est Martin Pfister. Il est membre du gouvernement du canton de Zoug, où il dirige le département de la Santé.
Ce ticket ne suscite pas vraiment l’enthousiasme des autres partis. À gauche, on déplore l’absence d’une candidature féminine et l’orientation très à droite des deux candidats officiels. À droite, on ne se prive pas d’ironiser sur les difficultés du Centre à trouver des candidats, de nombreuses personnalités de premier plan du parti s’étant déclarées non intéressées à assumer la fonction politique suprême du pays.
Le ticket étant connu, le processus va aller de l’avant, avec notamment le passage des deux candidats devant les différents groupes parlementaires. Le verdict tombera le 12 mars, lors de l’élection du successeur de Viola Amherd par l’Assemblée fédérale. Reste à voir si le Parlement se contentera du choix proposé par Le Centre ou si une candidature surprise pourrait émerger.
- La présentationLien externe des deux candidats sur le site de RTS Info
- Les prochaines étapes importantes pour les deux candidats dans ce reportageLien externe du Téléjournal de la RTS

L’application Twint a le vent en poupe. Cette solution de payement suisse développée avec le soutien des principales banques du pays a enregistré un nombre record de transactions en 2024, en hausse de 31% par rapport à l’année précédente.
La société basée à Zurich a présenté son bilan annuel mercredi. Au total, plus de 773 millions de transactions ont été effectuées avec Twint l’an dernier, «soit plus que jamais auparavant». La croissance de Twint est jusqu’à présent impressionnante. À son lancement, en 2017, elle ne générait «que» 4 millions de transactions.
À l’heure du bilan annuel, on apprend encore que Twint compte quelque 5 millions d’utilisateurs. L’application est par ailleurs de plus en plus présente sur le marché. Désormais, Twint est proposée comme moyen de payement par environ 81% des magasins physiques et 84% des boutiques en ligne en Suisse et plus de 40’000 associations et organisations d’utilité publique l’utilisent. À noter qu’en 2024, 75% des payements ont eu lieu dans un cadre commercial et 25% entre particuliers.
Malgré ce record d’utilisation, tout n’est pas parfait pour Twint qui perd des parts de marché au profit des grands noms de la tech. Twint détenait 79,6% du marché suisse en 2021 contre 64,5% en 2024. Durant le même intervalle, son principal concurrent – Apple Pay – est passé de 8,8% à 11%. Samsumg Pay et Google Pay représentaient respectivement 3,2 et 1,3% du marché l’an dernier.
- La dépêche consacrée aux résultats de Twint à lire sur swissinfo.ch
- ArticleLien externe de Watson sur la rivalité entre Twint et Apple Pay

Le monde associe souvent la Suisse à ses montres, son chocolat, ses banques et son statut de paradis fiscal. Ce dernier point semble de plus en plus contestable. Même si elle n’est pas (encore) un enfer, en matière de fiscalité la Suisse s’approche désormais plus du purgatoire que du paradis.
Selon les chiffres présentés mardi par l’Administration fédérale des finances (AFF), les impôts représentent en moyenne 19,6% du revenu des personnes physiques en Suisse. Cette moyenne prend en compte les impôts cantonaux et communaux, mais pas l’impôt fédéral direct.
L’AFF constate par ailleurs qu’il s’agit du taux le plus élevé jamais atteint depuis 2008, soit la première année de calcul de l’indicateur qui enregistrait un taux de 18,9%. Fédéralisme oblige, il existe comme d’habitude de grandes disparités selon les régions. Les cantons où les personnes physiques restent le plus lourdement taxées restent Vaud et Genève avec respectivement des taux de 25,6% et 25,5%. Et comme d’habitude aussi, le canton où la main du fisc est la moins lourde est celui de Zoug, avec 12%.
- L’articleLien externe de 20 minutes

Comme chaque semaine désormais, l’actualité politique internationale est marquée par les différentes décisions du président américain Donald Trump et par les réactions qu’elles suscitent dans le monde. La dernière annonce fracassante en date concerne l’avenir de Gaza.
À l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président Trump a annoncé mardi vouloir «prendre le contrôle de Gaza». Même si la Maison-Blanche a tenté de nuancer ces propos dès le lendemain, ces déclarations ont provoqué une pluie de réactions à travers le monde, dans la plupart de cas négatives.
Côté suisse, on reste prudent. Contacté par la RTS, le Département fédéral des affaires étrangères a indiqué attendre de voir si les déclarations de Donald Trump seront suivies de mesures concrètes. «Pour l’instant, on est vraiment dans le moment de la diplomatie dans laquelle il faut analyser. Ce serait faux de prendre position maintenant», a indiqué son porte-parole Nicolas Bideau.
La polémique ne remet pas en question la réunion des parties aux Conventions de Genève sur le conflit au Proche-Orient, que la Suisse doit organiser sur mandat de l’Assemblée générale de l’ONU. «Nous sentirons, dans nos contacts avec les Américains, quelle est la ligne qu’ils vont suivre sur la question du Moyen-Orient et sur la question des territoires occupés; pour l’instant la conférence est maintenue», a précisé Nicolas Bideau.
- Le pointLien externe sur les déclarations de Donald Trump concernant Gaza sur SRF Info (en allemand)
- Le suiviLien externe de la polémique sur Gaza sur le site de RTS Info
- La réactionLien externe du porte-parole du DFAE sur le site de RTS Info
LA SUISSE INSOLITE

Les conditions difficiles dans les Alpes poussent l’ingénierie suisse à accomplir des exploits. Le dernier en date concerne un tronçon du téléphérique du Schilthorn, qui s’étire sur un dénivelé vertigineux.
Notre nouvel épisode de notre rubrique consacrée à la Suisse insolite vous invite à découvrir les dessous de cette prouesse technique. Une admiration qui ne verse toutefois pas dans le panégyrique, car cette réalisation a aussi une face négative: le surtourisme.

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Avec son téléphérique le plus raide, l’ingénierie suisse en met plein la vue
LA PHOTO DE LA SEMAINE

Des techniciens accrochent le tableau «Totem 3». À l’occasion de son 20e anniversaire, le centre Paul Klee de Berne consacre une grande exposition à l’artiste-architecte franco-suisse Le Corbusier. Celle-ci se déroule du 8 février au 22 juin 2025.
LA SEMAINE PROCHAINE

Les votations fédérales du 9 février constitueront le grand rendez-vous de la politique suisse de cette fin de semaine. Un seul objet est au programme: l’initiative populaire «Pour la responsabilité environnementale». Lancé par les Jeunes Vert-e-s, soutenu par les partis de gauche et les organisations environnementales, le texte exige que l’économie suisse ne puisse pas utiliser davantage de ressources que ce que peut supporter la planète.
Comme souvent en ce début d’année, l’actualité économique sera marquée par l’annonce des résultats 2024 de plusieurs fleurons de l’économie suisse. À signaler la semaine prochaine: Nestlé, Schindler, la Société générale de surveillance ainsi que différentes banques cantonales et la Banque Migros.
Côté culture enfin, le 53e Prix de Lausanne se terminera ce week-end. Ce sera l’occasion de connaître les jeunes talents récompensés lors de ce prestigieux concours international pour jeunes danseuses et danseurs.

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