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Claude Goretta: un cinéaste proche des humbles selon Frédéric Maire

Selon Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, avec le décès de Claude Goretta, c'est l'un des plus grands cinéastes de Suisse et du monde francophone qui disparaît (archives). KEYSTONE/DOMINIC FAVRE sda-ats

(Keystone-ATS) Claude Goretta était avant tout le cinéaste des plus humbles. Nourri par son expérience à la télévision, son intérêt pour les petites gens se reflète dans beaucoup de ses films, souligne Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse.

« Claude Goretta était certainement l’un des plus grands cinéastes suisses et du monde francophone », a déclaré jeudi Frédéric Maire à Keystone-ATS. Il a fait une carrière foncièrement francophone entre Suisse et France, rappelle-t-il.

Réalités du moment

Il était avant tout un cinéaste profondément humaniste. C’est dû à son esprit et à son intérêt pour les petites gens, mais aussi à l’expérience accumulée à la Télévision suisse romande. Pendant plusieurs années il y a travaillé en signant des documentaires et des reportages en étant en contact avec les réalités de la fin des années 50, début des années 60.

Beaucoup de ses scénarios et films reflètent cet intérêt pour les gens et pour le monde, observe Frédéric Maire. Le meilleur exemple en est « L’Invitation », un de ses films phares qui a remporté le Prix du jury à Cannes en 1973 et qui confronte le milieu bourgeois avec celui des petites gens.

La télévision, sa maison

Il s’agit de l’un des rares cinéastes à n’avoir pas fait de séparation nette entre le travail de cinéma et la télévision. Même pendant la production de la « Dentellière », il a continué à signer des fictions dramatiques, une mini-série sur Jean-Jacques Rousseau.

Claude Goretta a toujours gardé un pied à la télévision, sa maison. Il était conscient qu’il arrivait à y toucher un public différent, qui ne va pas forcément au cinéma, poursuit le spécialiste.

Un précurseur

La Cinémathèque avait consacré une large rétrospective à Claude Goretta en 2011, pour mettre en valeur un cinéaste un peu moins considéré que d’autres, peut-être justement à cause de ses films pour la télévision, note Frédéric Maire. D’une certaine façon il était précurseur. La frontière aujourd’hui s’estompe entre grands et petits écrans.

Un DVD de « L’Invitation » est alors paru, comprenant également le film de Lionel Baier « Bon Vent Claude Goretta ». A la connaissance du directeur de la Cinémathèque, il n’existe qu’un autre élément biographique consacré au cinéaste: un livre du journaliste alémanique Martin Walder, publié en 2017, en allemand.

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