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Cuba rend hommage à Fidel Castro, un an après sa mort

Aucune statue ni rue ne porte le nom de Fidel Castro, conformément à son souhait. Mais des panneaux et des inscriptions sont réapparus ces derniers jours sur les murs à relayant les slogans à la gloire du père de la révolution cubaine. KEYSTONE/EPA EFE/ERNESTO MASTRASCUSA sda-ats

(Keystone-ATS) Cuba commémore samedi dans la sobriété le premier anniversaire de la mort de Fidel Castro. Parallèlement le pays est déjà tourné vers une transition historique qui mettra fin, dans moins de 100 jours, à six décennies de pouvoir des frères Castro.

Conformément au mépris déclaré par le Lider Maximo pour le culte de la personnalité, et comme pour figurer la fin d’un cycle, aucune cérémonie de masse n’a été prévue pour rendre hommage à cette incontournable figure de la Guerre froide, décédée voici un an à l’âge de 90 ans.

A La Havane, les célébrations seront surtout marquées samedi soir par une veillée devant l’université. Un éventuel déplacement de Raul Castro à Santiago de Cuba (sud-est), où reposent les cendres de son aîné, n’a toujours pas été confirmé par les autorités.

Nombreux événements

Depuis une semaine, de nombreux événements « politiques et culturels » ont lieu à travers le pays pour marquer l’anniversaire de la « mort physique » du père de la révolution cubaine. Cette terminologie officielle veut signifier que, bien que décédé, il est encore bien présent dans les esprits des générations de cubains qui n’ont connu que lui.

Partout dans le pays, sont réapparus ces derniers jours panneaux et inscriptions sur les murs relayant les slogans « Fidel vive » (« Fidel vit ») ou « Somos Fidel » (« Nous sommes Fidel »), tandis que les radios et la télévision relaient à l’envi le nouvel hymne « Lauriers et Olive », une « trova » poétique interprétée par le chanteur populaire cubain Raul Torres.

Adulé par certains, honni par d’autres, Fidel Castro a gouverné sans partage l’île caribéenne et défié la superpuissance américaine pendant près de 50 ans, avant de céder le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006. L’année dernière, sa mort avait été suivie d’un deuil national de neuf jours et ses cendres avaient traversé le pays sous le regard de millions de Cubains.

Proches alliés de Cuba, les présidents vénézuélien Nicolas Maduro et bolivien Evo Morales ont également rendu hommage au père de la révolution cubaine. M. Maduro a estimé que « Fidel avait incarné la solidarité et l’humanisme avec ses actions visant toujours à rendre le monde meilleur ». M. Morales, lui, a assuré que « tant que le socialisme restera debout, Fidel sera vivant ».

« Dures réalités »

Pour Michael Shifter, président du groupe de réflexion Dialogue interaméricain, à Washington, l’absence de cérémonies en grande pompe « n’est pas surprenante ». « Il existe toujours un grand respect pour Fidel et ses accomplissements (…) mais il a quitté la présidence il y a plus d’une décennie, donc la mémoire et les aspects d’un héritage positif s’estompent, alors que les Cubains sont confrontés à de dures réalités », avance l’expert.

Cette année, la situation économique de l’île est restée préoccupante, avec une croissance de seulement 1% prévue pour 2017, après une récession (-0,9%) l’an dernier, notamment sous l’effet de la baisse des livraisons pétrolières de son allié vénézuélien.

Dans ce contexte, les réformes d' »actualisation » d’un modèle économique obsolète voulues par Raul Castro ont connu un coup d’arrêt. Et les ravages de l’ouragan Irma, qui a fait dix morts en septembre, ainsi que le récent durcissement de la politique américaine vis-à-vis de l’île n’engagent guère à l’optimisme.

Elections municipales

L’autre événement de cette fin de semaine à Cuba sera la tenue du premier tour des élections municipales, un scrutin retardé d’un mois suite au passage d’Irma. Ce vote donnera le coup d’envoi d’une série d’élections devant aboutir, fin février, au remplacement de Raul Castro, 86 ans, à la tête du pays.

Président depuis 2008 après un intérim de deux ans, le cadet des Castro a annoncé qu’il céderait sa place à un dirigeant de la nouvelle génération. Raul Castro n’abandonnera toutefois pas totalement les manettes, puisqu’il restera à la tête du tout puissant Parti communiste cubain (PCC) jusqu’au prochain congrès prévu en 2021. Il aura alors 90 ans.

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