
Le globe-trotter Fernand Auberjonois n’est plus

L'écrivain et journaliste Fernand Auberjonois est mort vendredi en Irlande, à presque 94 ans.
Le destin de ce chroniqueur globe-trotter l’a conduit à participer à la libération de Paris dans les rangs de l’armée américaine.
Témoin de son temps, Fernand Auberjonois fut un représentant de la Suisse nomade et cosmopolite. Né le 25 septembre 1910 à Valeyres-sous-Montagny, dans le canton de Vaud, il baigne dans un climat intellectuel et artistique grâce à son père, le célèbre peintre vaudois René Auberjonois.
Il rencontre de nombreux artistes. Et pas des moindres: le peintre Pablo Picasso, les écrivains Paul Valéry, Jean Giraudoux, Paul Budry ou encore André Gide.
Il côtoie le chef d’orchestre Ernest Ansermet, joue avec les enfants du compositeur Igor Stravinski. Il est fortement influencé par Ramuz, qui plus tard deviendra son confident.
L’appel du Nouveau monde
Fernand Auberjonois étudie la géologie à Lausanne. A 23 ans, il s’installe aux Etats-Unis où il obtient la citoyenneté américaine. Il devient rédacteur à l’agence d’information Havas et… donne même des cours de français à l’actrice américaine Katharine Hepburn.
Outre-Atlantique, il est l’ami du peintre français Fernand Léger ou du romancier américain John Dos Passos. Il fonde une famille et a un fils, René, devenu acteur. Ses premiers récits paraissent dans les années 1940, dans la Nouvelle Revue Française (NRF).
Il crée le service français de la Voix de l’Amérique, dont les émissions sont diffusées dès 1942 sur ondes courtes. Il s’engage dans l’armée américaine et se voit incorporé dans les Services de renseignements.
Fernand Auberjonois participe comme agent de liaison au débarquement des Alliés au Maroc en 1942, puis en Sicile et en Normandie. Il prend également part à la libération de Paris et finit la guerre avec le grade de lieutenant-colonel.
Par la suite, il est directeur pour l’Europe des publications «Time Life International» à Paris, et correspondant européen de journaux américains à Londres.
L’écrivain
Son roman, «L’Ile aux feux», paraît en 1950. Fernand Auberjonois consacre aussi plusieurs écrits à son père, dont un essai.
Durant les années 1990, il publie «Entre deux mondes» (1993), un récit autobiographique dans lequel il retrace avec humour sa trajectoire peu conventionnelle. Un an plus tard paraît «L’air d’ailleurs», un recueil de reportages parus précédemment dans des journaux américains.
Il dédie aussi un ouvrage à l’Angleterre, «Londres intime» (1995), et un autre à l’Irlande, «Ballade irlandaise» (1998). Il faut préciser que Fernand Auberjonois avait élu domicile dans le comté de Cork en Irlande en 1996.
Dans «L’Apprentie sorcière», un roman sorti en 1997, il raconte l’histoire de sa mère. Il publiera encore «De Chittagong à Cork, un aide-mémoire 1787-1999», «Les sentiers de ma guerre», les souvenirs d’un anti-militariste et «Vers à soi», des poèmes écrits entre 1940 et 2002.
swissinfo et les agences

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