Délégués Verts: congé parental et campagne pour le climat
(Keystone-ATS) Lors de leur assemblée des délégués samedi, les Verts ont lancé leur campagne pour le climat. Le président du parti Balthasar Glättli a aussi défendu un congé parental de 18 semaines pour chaque parent.
Affirmant que les Verts sont le parti de l’égalité, M. Glättli a avancé que leur politique, “ce n’est pas de la poudre aux yeux jetée à la face des femmes”. Après le “petit pas” du congé paternité, il a plaidé en faveur d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et une répartition plus équitable des tâches entre les deux parents, pour obtenir l’égalité entre les deux sexes.
Hommes et femmes devraient pouvoir bénéficier chacune et chacun d’un congé parental. Sinon, les femmes seraient désavantagées par rapport aux hommes, par exemple lors de la recherche d’un emploi, car elles seraient absentes des entreprises pendant une période plus longue. “De nombreuses femmes ont peur d’être mises à l’écart du travail à la naissance de leur enfant”, a déclaré le Zurichois.
Tout en mettant en garde contre l’arrogance, il a par ailleurs salué le succès électoral des Verts: “Les électeurs nous demandent de garder le cap sur la protection du climat et la solidarité sociale même dans les moments difficiles de la pandémie.” Le président des écologistes a ensuite renouvelé la demande d’un siège au Conseil fédéral en raison de l’augmentation du pourcentage d’électeurs.
3x oui
Les délégués avaient déjà exprimé leur soutien à l’initiative “pour une eau potable propre et une alimentation saine” et à celle “pour une Suisse sans pesticides de synthèse” lors d’une précédente assemblée.
Samedi, ils ont accepté, avec 98% de oui, pas de non et 2% d’abstentions la loi sur le CO2. Avant le vote, la conseillère nationale Delphine Klopfenstein (GE) a souligné “un front large” face à une alliance référendaire: des soutiens non seulement du PS, des Verts, des Vert’libéraux, du Centre et du PLR mais aussi de milieux économiques, comme economiesuisse, et d’entreprises, comme Novartis. “Des membres avec qui on n’a pas l’habitude de faire campagne”, a-t-elle souri.
Ainsi, les Verts ont lancé leur campagne “3x oui en faveur du climat et de la biodiversité”. Il est temps, selon eux, d’agir enfin contre la destruction des écosystèmes et contre le réchauffement climatique. Les solutions existent, à leurs yeux: l’agriculture écologique, la suppression d’incitations nuisibles à la biodiversité et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs réactions
Le parti accepte également la loi Covid-19, avec 95% de oui et 3% de non, bien qu’elle ait suscité plusieurs réactions avant le vote. Estimant que la loi est nécessaire pour gérer les conséquences économiques et sociales de la crise, la conseillère nationale Sophie Michaud Gigon (VD) a rassuré quant à la vaccination obligatoire: “Elle ne figure pas dans cette loi ni dans celle sur les épidémies.”
La Vaudoise s’est aussi exprimée face à la réticence de certains délégués vis-à-vis des fonds octroyés par la Confédération aux compagnies aériennes. “Vu l’importance de la loi Covid-19 pour la société dans son ensemble, il est nécessaire de la soutenir”, a-t-elle justifié.
En revanche, le Parti écologiste refuse la loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, avec 96% de non et 2% de oui. Avant le vote, le conseiller aux Etats Mathias Zopfi (GL) a pointé du doigt le fait que la loi prévoit des mesures pour les jeunes dès 12 ans, dont l’arrêt domiciliaire à partir de 15 ans, invoquant les droits fondamentaux. “L’ONU et des professeurs de droit suisses ont critiqué la loi”, a-t-il avancé.
Nouveau nom en français
Les délégués des Verts ont également approuvé samedi une modification des statuts du parti afin de rendre son nom conforme à l’égalité des genres: en Suisse romande, le nom sera désormais “Les VERT-E-S suisses”. Cette formulation reflète le rôle pionnier des Verts dans la promotion de l’égalité, selon le parti.
