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Expulsions forcées: les médecins prennent leurs distances

(Keystone-ATS) Les médecins refusent de cautionner les expulsions sous la contrainte, notamment par leur présence dans les vols spéciaux requise par l’Office fédéral des migrations. Un médecin ne peut pas à la fois travailler pour les autorités et en faveur des expulsés, selon le cardiologue Michel Romanens.

Le président de l’association VEMS (Ethique et Médecine) évoque des raisons éthico-médicales. « Il y a trop d’incertitudes concernant les personnes à renvoyer et les risques qu’elles encourent », déclare-t-il vendredi dans une interview au quotidien « Le Temps ».

Ce dernier se réfère en particulier au cas du Nigérian décédé le 17 mars 2010 à Kloten. Estimant « hasardeuses » les conclusions de l’autopsie selon lesquelles « le décès est essentiellement dû à une ‘grave’ maladie cardiaque », le cardiologue qui exerce à Olten (SO) se dit « rassuré » qu’une seconde autopsie, demandée par la famille du défunt, a finalement été commandée à un institut allemand.

Il doute de l’indépendance du médecin légiste responsable des premières conclusions. Ce dernier est en effet le mari de la conseillère d’Etat libérale-radicale saint-galloise Karin Keller-Sutter, à la tête de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police. « Il y a un conflit d’intérêt évident », affirme Michel Romanens.

Règles très précises à suivre

Président de la Fédération des médecins suisses (FMH), Jacques de Haller partage la position de son confrère, qui a d’ailleurs été publiée dans le dernier numéro du « Bulletin des médecins suisses ». Il n’est toutefois pas aussi catégorique et ne va pas jusqu’à vouloir interdire aux médecins de participer aux expulsions de requérants d’asile.

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