Au Japon, la curée contre le Crédit Suisse continue
Les autorités nippones s'acharnent contre le groupe suisse. Elles l'avaient déjà privé d'une de ses licences pour avoir aidé des banques japonaises à cacher leurs dettes à l'étranger. Aujourd'hui, elles l'accusent d'avoir trompé le fisc.
Les autorités nippones s’acharnent contre le groupe suisse. Elles l’avaient déjà privé d’une de ses licences pour avoir aidé des banques japonaises à cacher leurs dettes à l’étranger. Aujourd’hui, elles l’accusent d’avoir trompé le fisc.
Les crimes commis par le Crédit Suisse contre l’économie japonaise sont-ils plus graves qu’on ne le pensait jusqu’ici pour que les autorités japonaises manifestent autant d’acharnement contre lui ? Allez savoir. Une chose est sûre en tous cas : elles ne désarment pas. La réputation de la banque suisse dans la deuxième puissance économique du monde est déjà réduite à néant. Certaines de ses opérations sont suspendues. Ses responsables risquent d’être poursuivis en justice. Et aujourd’hui, les autorités japonaises l’accusent d’évasion fiscale.
C’est vrai, le Crédit Suisse a profité jusqu’à l’écoeurement de la crise bancaire japonaise. Les commissions qu’il a empochées en aidant les banques japonaises à dissimuler leurs pertes à l’étranger sont colossales. Cela montre que la banque suisse est prête à prendre de grands risques, à agir à la limite de la légalité, pour réaliser des bénéfices. Ses actionnaires ont de quoi être inquiets.
Mais les autorités japonaises ont aussi joué un rôle non négligeable dans cette affaire. Pendant plusieurs années, elles ont estimé que le seul moyen de prévenir un effondrement de leur système financier était de laisser leurs banques dissimuler leurs pertes à l’étranger. Aujourd’hui on ne peut s’empêcher de penser qu’elles se servent du Crédit Suisse, et depuis quelques jours de la Deutsche Bank, comme d’un écran de fumée pour faire oublier leurs propres responsabilités dans la crise financière qui a coûté une décennie de croissance perdue au Japon.
Georges Baumgartner
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.