La Suisse en force à Florence
Quelque 150 représentants helvétiques d'ONG, de syndicats et de partis participent jusqu'à dimanche à Florence au Forum social européen.
Les délégués suisses vont tout particulièrement s’attaquer au secret bancaire et au forum de Davos.
A l’instar du Forum économique mondial (WEF), le Forum social mondial élargit sa toile grâce à des sommets régionaux. Florence prend donc le relais de Porto Alegre pour l’Europe.
L’idée a, en effet, été lancée lors du dernier Forum qui a eu lieu dans cette ville du sud du Brésil en janvier dernier. Les «anti-globalisation» entendent ainsi développer au niveau de chaque continent les grands thèmes débattus au Brésil.
Dès mercredi, plusieurs dizaines de milliers de participants européens plachent sur les politiques économiques de l’Union européenne, sa politique agricole ou sa gestion des flux migratoires.
La guerre au terrorisme figure également au menu des discussions. Plus de 100’000 personnes sont même attendues samedi pour une manifestation contre l’éventualité d’une guerre en Irak.
Selon le quotidien de gauche italien il manifesto, l’objectif général du sommet florentin est de «tisser un lien entre la génération politique née à Seattle, les syndicats et les ONG».
Sus à l’évasion fiscale
Les délégués suisses, eux, vont tout particulièrement s’attaquer au secret bancaire helvétique et la protection qu’il offre à l’évasion fiscale.
«Nous voulons créer un réseau avec les ONG qui luttent dans ce domaine. Et ce, pour influencer les discussions tenues dans les organisations internationales, comme l’OCDE ou l’Union européenne», précise Bruno Gurtner, de la Communauté de travail des œuvres d’entraide.
Un objectif également visé par d’autres ONG suisses, comme la Déclaration de Berne ou le mouvement Attac suisse.
«Même si Berne arrive à un accord sur l’évasion fiscale avec Bruxelles, nous ne serons qu’à moitié satisfaits. Car les pays du Sud ne seront pas concernés», souligne encore Bruno Gurtner.
Raison pour laquelle, la Communauté de travail propose que la Suisse élargisse l’éventuel accord avec l’Union européenne au reste du monde, selon le principe de la nation la plus favorisée en vigueur à l’OMC.
Davos en ligne de mire
A coté de ce dossier brûlant, les représentants suisses vont également discuter avec leurs collègues européens du prochain Forum de Davos en janvier.
«Pour nous, la mobilisation contre Davos sera la cause la plus importante de ces prochaines semaines», souligne Alessandro Pelizzari, d’Attac suisse.
«A Florence, poursuit Alessandro Pelizzari, nous voulons avant tout créer un réseau européen contre le WEF».
swissinfo/ Frédéric Burnand avec Andrea Tognina
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