Les nouvelles sociétés n’ont plus la cote
La crise boursière et l'éclatement de la bulle de la Nouvelle économie vont probablement sonner le glas du Nouveau marché de la Bourse suisse.
Mardi dernier, le Nouveau marché de la Bourse suisse a vécu un troisième anniversaire très morose.
Lancé en pleine euphorie boursière en juillet 1999, ce segment réservé aux nouvelles sociétés à fort potentiel de croissance pourrait bien avoir soufflé ses dernières bougies.
En raison de la crise que traverse la Nouvelle économie depuis deux ans, aucun nouveau candidat à la cotation ne s’est présenté depuis l’automne 2000.
La Bourse suisse SWX a donc décidé d’interrompre toutes ses activités de promotion pour son New Market (SNM).
Cours en chute libre
La SWX précise que «cette décision ne signifie pas, du moins pour l’heure, la fermeture du Nouveau marché». Les quinze sociétés qui y sont cotées pourront y rester, mais elles peuvent aussi demander leur transfert sur le segment principal de la Bourse.
En octobre dernier, Card Guard avait déjà franchi le pas, Actelion désire en faire de même en septembre et d’autres pourraient suivre. A son apogée, le Nouveau marché a compté 17 sociétés, dont une a fait faillite (Miracle). On est loin de la trentaine d’entreprises escomptées lors de l’ouverture.
Pire, les actions de toutes ces sociétés ont lourdement chuté par rapport à leur prix d’émission. De nombreux titres valent dix fois moins que leur cours de lancement. Globalement, l’indice du SNM a culminé à près de 2500 points en mars 2000 pour chuter actuellement à environ 350 points.
Inspiré du Nasdaq aux Etats-Unis, le SNM avait connu un départ fulgurant. Il était destiné à permettre une entrée en Bourse facilitée aux start-up en quête de capitaux pour leur développement.
Elle est descendue de son nuage
Aujourd’hui, la Nouvelle économie est descendue de son nuage et faute d’atteindre une taille critique suffisante, le SNM risque de disparaître.
Les quinze sociétés encore cotées sont actives dans le secteur médical, de l’informatique et des télécommunications ou de la finance. Un transfert vers le segment principal de la Bourse n’aurait pour elles guère de conséquences.
Il serait même plutôt profitable car actuellement tout ce qui fait référence à la Nouvelle économie véhicule plutôt une image négative pour les investisseurs.
swissinfo/Luigino Canal
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