France: courte majorité pour le plan d’économies de Valls
(Keystone-ATS) Manuel Valls a obtenu mardi une courte majorité pour son plan d’économies de 50 milliards d’euros. Malgré la dramatisation des enjeux et les concessions faites en faveur des plus modestes, 41 députés socialistes ont refusé de l’approuver.
Le programme de stabilité de la France pour la période 2014-2017 a été approuvé par 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions. Le score aurait été encore plus serré si une majorité de centristes de droite ne s’étaient pas abstenus.
Le Premier ministre ne s’est pas appesanti sur ce résultat qui constitue un revers pour lui au regard des efforts déployés pour unir son camp sur la politique économique du gouvernement. Il a parlé d’un « acte fondateur » pour la suite du quinquennat.
M. Valls s’est jusqu’au bout efforcé de convaincre les parlementaires socialistes sur ce programme, qui doit permettre de financer des baisses de charges pour les entreprises et de ramener le déficit à 3% du PIB en 2015.
« Les français n’en peuvent plus »
Cet effort, a-t-il ajouté, ne peut être financé par une hausse des impôts, après les 60 milliards d’euros supplémentaires ponctionnés depuis 2010 par la droite et l’actuelle majorité, faisant culminer l’endettement français à environ 1800 milliards d’euros.
« Les Français n’en peuvent plus. Il faut donc nous engager dans une baisse des prélèvements obligatoires », a-t-il dit. Mais il n’a pas réussi à convaincre tous les « frondeurs » du PS que ce programme de stabilité de la France, sur lequel la Commission européenne se prononcera le 2 juin, était équilibré.
Fissure de la majorité
Au total, 44 socialistes ou apparentés, sur un total de 291, ne l’ont pas approuvé – 41 abstentions et trois votes contre.
Pour les chefs de file des frondeurs, il s’agit d’un avertissement sans frais pour l’instant. Les écologistes ont également envoyé un message de défiance à Manuel Valls. Douze d’entre eux ont voté contre, deux ont voté pour et un élu s’est abstenu.
Le groupe UMP (198 députés) a voté massivement contre, un seul député – Frédéric Lefebvre – ayant voté pour. « Ce plan, je le prédis avec regret, n’aura pas d’effets positifs », a estimé le président de l’UMP, Jean-François Copé.