« Gilets jaunes »: des faux blessés contre l’usage du LBD à Besançon
(Keystone-ATS) Grimés de faux sang, environ 350 « gilets jaunes » ont participé samedi à un rassemblement à Besançon. Ils voulaient rendre hommage aux blessés du mouvement et dire « stop aux LBD, grenades et mutilations », a constaté une correspondante de l’AFP.
Sous une bruine persistante, les manifestants, portant des bandages rougis de peinture sur les mains pour les mutilés, sur un oeil pour les éborgnés, autour de la tête pour les traumatisés crâniens, se sont allongés de longues minutes sur les pavés d’une place du centre-ville avant de se relever en chantant la Marseillaise.
Au micro, Laurent Thines, chef du service de neurochirurgie à Besançon, a énuméré les prénoms de personnes « touchées, depuis 1999 par ces armes sub-létales », comme les lanceurs de balle de défense (LBD).
« Les mutilations que nous avons constatées, nous personnel soignant, sont des blessures qui s’apparentent à des blessures de guerre », a expliqué le professeur, à l’origine d’une pétition contre l’utilisation des LBD qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures sur internet.
« Les choses se sont accélérées depuis le 17 novembre », a-t-il poursuivi, rappelant notamment que la France avait récemment été interpellée par le Conseil de l’Europe et l’ONU sur l’utilisation de ces armes controversées.
Depuis le début du mouvement, plus de 13’000 tirs de LBD ont été enregistrés et 83 enquêtes concernant des tirs de cette arme controversée sont en cours, a déclaré jeudi le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez.
Au total, 2200 manifestants ont été blessés et près de 1500 côté forces de l’ordre dans le cadre de la mobilisation des « gilets jaunes », selon cette même source.