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Gilles Lellouche dans le grand bain de la compétition cannoise

Keystone-SDA

(Keystone-ATS) Six ans après le succès populaire du “Grand Bain”, Gilles Lellouche a reçu un accueil des plus chaleureux pour “L’Amour ouf”, en lice pour la Palme d’or.

Le film de l’acteur et réalisateur français qui réunit deux chouchous du public, François Civil et Adèle Exarchopoulos, a été salué pendant plus d’une quinzaine de minutes après sa projection au Palais des Festivals, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Un succès pour le Français dont c’est la première fois en compétition, à Cannes. Son film de deux heures quarante-six se déroule dans les années 1980 dans le nord de la France, et raconte l’histoire d’amour entre Jackie et Clotaire qui “grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port”, selon le synopsis.

“Elle étudie, il traîne. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même coeur.”

“J’avais envie de faire un film qui soit un tout petit peu dénué de cynisme, qui soit un élan poétique, amoureux…Le temps de l’innocence retrouvé. J’avais un peu envie de ça, de grands mouvements lyriques contrariés par de grands mouvements de violence comme un battement de coeur, la chair et le sang”, avait déclaré Gilles Lellouche à l’AFP, avant la montée des marches.

Un couple, deux époques: Jackie et Clotaire sont joués adultes par François Civil et Adèle Exarchopoulos, et plus jeunes par des acteurs en début de carrière, Mallory Wanecque (révélée dans “Les Pires”) et Malik Frikah.

Sont également au générique, Elodie Bouchez, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard.

“Nouvelle génération”

En sélectionnant “L’Amour ouf”, le Festival de Cannes espère s’adresser à un public jeune.

“Ça va faire du bien à la nouvelle génération. Ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de film qui prônait autant l’amour chez les jeunes”, a déclaré Malik Frikah.

Outre le succès populaire, avec plus de 4,2 millions de spectateurs, du “Grand Bain”, où Lellouche racontait l’histoire de cinq hommes cabossés par la vie qui s’adonnent à la natation synchronisée, le réalisateur est surtout connu comme acteur.

Il est l’un des visages les plus familiers du cinéma français, jouant volontiers les gros bras dans des polars (“BAC Nord”) comme le bon pote (“Les petits mouchoirs”).

A 51 ans, celui qui avait commencé sa carrière par la réalisation de courts-métrages, fait irruption dans la compétition aux côtés de légendes du cinéma, comme Francis Ford Coppola, et d’habitués comme Jacques Audiard.

Mais Cannes fait aussi de la place à de nouvelles voix, comme celle d’une jeune réalisatrice indienne, Payal Kapadia, qui présente également en compétition “All we imagine as light”, son premier long-métrage de fiction.

Elle avait obtenu l’Oeil d’or, récompensant à Cannes le meilleur documentaire pour son précédent long-métrage “A night of knowing nothing” en 2021.

Avec ces deux films, la course à la Palme d’or, pour succéder à “Anatomie d’une chute”, est dans son avant-dernière ligne droite.

Un film indépendant américain, “Anora” de Sean Baker, est le favori des critiques compilés par le magazine Screen. Mais il reste encore au jury présidé par Greta Gerwig (“Barbie”) à découvrir “La plus précieuse des marchandises”, un film d’animation de Michel Hazanavicius (“The Artist”) sur la Shoah, et “Les graines du figuier sauvage” de l’Iranien Mohammad Rasoulof.

La présentation de ce film est tout un symbole: son réalisateur, poursuivi par le régime des mollahs et qui vient d’être condamné à des années de prison, est arrivé jeudi à Cannes après avoir secrètement quitté l’Iran.

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