Iran: le condamné ayant survécu à sa pendaison dans le coma
(Keystone-ATS) Un condamné à mort ayant survécu à sa pendaison en Iran mi-octobre «se trouve dans le coma» et a peu de chances de survie. Cette information provient de l’agence officielle Irna.
«Les médecins ont dit que (son) niveau de conscience était de 6% seulement et que la possibilité de mort cérébrale existait si sa situation ne s’améliorait pas», a expliqué une «source informée» du cas de ce condamné. «Dans sa condition, les médecins ne peuvent procéder à une opération chirurgicale», a ajouté cette source. L’euthanasie est interdite en Iran.
L’homme de 37 ans, identifié par son prénom Alireza, avait été pendu à la prison de Bojnourd (nord-est) après avoir été reconnu coupable de trafic de drogue. Il avait passé douze minutes la corde au cou avant d’être déclaré mort par le médecin de la prison.
Mais le lendemain, un employé de la morgue avait remarqué que l’homme, enveloppé dans une housse mortuaire, respirait encore. Il avait alors été transféré à l’hôpital.
Le droit en question
Les juristes iraniens s’affrontent pour savoir s’il doit être pendu à nouveau. Certains juges et avocats estiment que la sentence n’a pas été appliquée entièrement, d’autres affirment qu’une nouvelle exécution serait contraire à la loi.
Deux grands ayatollahs ont publié une fatwa (décret religieux) pour affirmer que le condamné ne pouvait être à nouveau exécuté.
Nombreuses exécutions
Amnesty International a exhorté Téhéran à ne pas renvoyer le condamné au gibet, soulignant que la perspective d’une seconde exécution «souligne simplement la cruauté et l’inhumanité de la peine capitale». Selon l’organisation, au moins 508 personnes ont été exécutées depuis le début 2013.
En vertu de la charia (loi islamique) en vigueur, le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l’adultère sont passibles de la peine capitale. L’ Iran, avec la Chine, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, procède au plus grand nombre d’exécutions dans le monde.
Téhéran considère les exécutions essentielles au maintien de l’ordre et fait valoir que ce type de sentence n’est appliqué qu’après un processus judiciaire approfondi.
