L’Irak veut apprendre des bons offices suisses
Les bons offices suisses intéressent Bagdad, qui veut se placer comme médiateur au Moyen-Orient. Ignazio Cassis a évoqué un tel transfert de connaissances avec ses homologues irakiens lors sa tournée au Proche et Moyen-Orient, où il veut consolider son influence.
(Keystone-ATS) Le ministre des affaires étrangères s’est entretenu sur ce point avec le Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani jeudi à Bagdad. L’expérience de Berne, qui représente les intérêts diplomatiques américains en Iran, intéresse l’Irak, a déclaré M. Cassis à Keystone-ATS.
La Suisse a intérêt à transférer ses connaissances dans cette région qui prend de l’ampleur et où elle ne peut plus maintenir à elle seule ses bons offices, selon le conseiller fédéral. L’Irak, qui a à coeur de maintenir une stabilité après de nombreuses années de conflit, veut se profiler comme médiateur dans la région qui l’entoure, malgré les tensions sous-jacentes avec Israël.
Le ministre des affaires étrangères irakien Fuad Hussein a d’ailleurs insisté sur la paix et la sécurité présentes en Irak lors de l’inauguration officielle de l’ambassade suisse à Bagdad en présence de M. Cassis. Celle-ci a réouvert l’année dernière, après 33 ans d’absence, dans une démarche d’intensification de la présence helvétique en Irak lancée ces dernières années.
Corruption encore présente
Un processus qui passe d’abord par l’économie. Le ministre tessinois a, lors de ses différentes interventions en public, plusieurs fois fait mention de l’augmentation de 9% des échanges commerciaux entre la Suisse et l’Irak depuis l’année dernière.
Le conseiller fédéral est allé à la rencontre des investisseurs suisses en Irak à Bagdad, soulignant un marché florissant. Le secteur pharmaceutique par exemple mais également le producteur de chaussures Kybun, déjà bien implanté en Moyen-Orient, ont investi le secteur irakien.
Des défis de taille sont toutefois encore présents. Les investisseurs mentionnent des démarches administratives compliquées marquées par la corruption. Les systèmes bancaires ne sont également pas encore stables.
S’ajoute à cela la double imposition entre les deux pays. Un accord est en cours de finalisation pour une entrée en vigueur l’année prochaine, selon M. Cassis.