
L’ex-président malawite Peter Mutharika revient au pouvoir à 85 ans

L'ex-président du Malawi Peter Mutharika, 85 ans, revient au pouvoir au Malawi, pays pauvre d'Afrique australe plongé dans une grave crise économique. Il a remporté l'élection présidentielle du 16 septembre dès le premier tour avec près de 57% des votes.
(Keystone-ATS) La commission électorale a annoncé mercredi soir qu’il avait obtenu 56,8% des suffrages, loin devant le chef de l’Etat sortant Lazarus Chakwera, qui a recueilli 33% des voix. Ce dernier avait un peu plus tôt dans la journée reconnu publiquement sa défaite. Les autres candidats se partagent les suffrages restants.
Avant même l’officialisation de sa victoire par l’autorité électorale, des partisans de M. Mutharika et de son Parti démocrate-progressiste (DPP) étaient descendus dans la rue pour manifester leur joie.
Peter Mutharika, président de 2014 à 2020, a fait campagne en promettant un «retour à un leadership éprouvé», tout en critiquant la gestion par M. Chakwera, 70 ans, d’une économie malmenée durant son mandat, période où le Malawi a aussi subi sécheresse et cyclones.
Explosion de l’inflation
M. Chakwera, ancien pasteur au charisme reconnu, est arrivé au pouvoir lors du scrutin de 2020, qui a mis fin au premier mandat de M. Mutharika, juriste constitutionnaliste réservé ayant passé des décennies hors du Malawi, notamment comme professeur de droit à Washington.
Sous son mandat, dans ce pays dépendant de l’agriculture, le coût de la vie a bondi, l’inflation atteignant 33 %, et les prix du maïs, aliment de base, ainsi que des engrais se sont envolés.
Il n’a pas non plus tenu ses promesses de créer un million d’emplois et de lutter contre la corruption dans ce pays de 21 millions d’habitants, dont plus de 70 % vivent dans la pauvreté, selon le référentiel de la Banque mondiale.
Selon des analystes, les électeurs qui ont soutenu M. Mutharika ont été influencés par l’état relativement meilleur de l’économie durant son mandat de 2014 à 2020, période où il avait réuni une solide équipe économique et ramené l’inflation à un chiffre, même si son mandat a aussi été entaché par des accusations de corruption, des pénuries alimentaires et une dette publique croissante.