L’épine cubaine empêche le dépôt d’une déclaration finale
(Keystone-ATS) Le sixième sommet des Amériques s’est achevé dimanche en Colombie sans déclaration finale. L’avenir de cette conférence est en péril en raison d’un différend avec les Etats-Unis sur l’exclusion de Cuba. Le plan anti-drogue américain a également été critiqué.
« Il n’y a pas eu de déclaration parce qu’il n’y a pas eu d’accord », a annoncé le président colombien Juan Manuel Santos, à l’issue de cette rencontre qui réunissait depuis samedi une trentaine de dirigeants des pays de l’Organisation des Etats Américains (OEA) dans le port caribéen de Carthagène.
Anachronique
Soulignant que « la majorité des pays soutient la participation de Cuba », M. Santos, qui avait qualifié d' »anachronisme » son exclusion, a appelé à lancer un « processus pour que cela devienne réalité » lors de la prochaine édition.
Exclue de l’OEA depuis un demi-siècle et le blocus économique infligé par les Etats-Unis, Cuba n’a jamais assisté à ces sommets organisés tous les trois ans depuis 1994, ni demandé sa réintégration.
Seuls les Etats-Unis et le Canada s’opposent au retour de La Havane, de même qu’au soutien sud-américain à l’Argentine pour la souveraineté de l’archipel des Malouines, 30 ans après la guerre contre la Grande-Bretagne. Un autre sujet explosif qui a empêché dimanche la signature d’un accord final.
Lutte contre la drogue
Une autre pomme de discorde a marqué le sommet où les dirigeants latino-américains ont critiqué l’efficacité du programme de lutte contre la drogue financé par les Etats-Unis à hauteur de 8 milliards de dollars depuis 2000 (7,35 milliards de francs).
M. Obama a jugé le débat « utile » mais exclu toute idée de dépénalisation promue notamment par certains dirigeants d’Amérique centrale, endeuillée par la mort de 20’000 personnes, l’an dernier, liées aux cartels.