Le nouveau président du Costa Rica promet « le changement »
(Keystone-ATS) Les habitants du Costa Rica ont élu dimanche à la présidence l’outsider centriste Luis Guillermo Solis, avec l’espoir d’en finir avec le modèle néolibéral actuel. Le chef de l’Etat élu a immédiatement promis « le changement ».
Selon un décompte portant sur 91,7% des suffrages, le candidat du Parti action citoyenne (PAC, centre-gauche) a obtenu 77,87 des voix. Il a recueilli le nombre historique de 1’029’000 suffrages dans ce petit pays qui compte 3,1 millions d’inscrits, a précisé le président du Tribunal suprême électoral (TSE) Luis Antonio Sobrado.
Des milliers de partisans ont laissé éclater leur joie dans les rues à l’annonce des premiers résultats, agitant notamment des drapeaux rouge et jaune du parti de M. Solis. Dans l’est de la capitale, des milliers de personnes se sont réunies sur une place pour acclamer et entendre le vainqueur promettre une ère de « changement » pour le pays.
« Oui au changement »
« Plus d’un million de Costariciens ont dit oui au changement, et cette décision, qui a été volontaire et lucide, représente un point d’inflexion dans l’histoire » du pays, las de la corruption et de la politique traditionnelle, a déclaré le vainqueur du scrutin.
Jugeant que les sondages montraient clairement une volonté de changement, Johnny Araya, candidat du parti au pouvoir, avait renoncé début mars à défendre ses chances au second tour, dont la constitution exigeait toutefois la tenue. Les bulletins à son nom étaient disponibles dimanche dans les bureaux de vote.
Cette journée électorale s’est déroulée sans incident. Elle n’a suscité qu’un enthousiasme modéré, étant donné l’absence de compétition. Selon le TSE, l’abstention a d’ailleurs atteint le niveau, lui aussi historique, de 43,2%.
Difficultés économiques
Longtemps considéré comme un havre de stabilité en Amérique centrale, le Costa Rica est désormais aux prises avec de graves difficultés économiques. La dette publique atteint 50% du PIB, le chômage est en progression constante et, en dépit d’une croissance annuelle de l’ordre de 4,3% depuis 2000, 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté.