Le thriller fantastique « Nanny » primé au festival de Sundance

(Keystone-ATS) « Nanny », thriller fantastique centré sur une nourrice sans-papiers travaillant pour une riche famille de New York, a été primé vendredi au festival de Sundance, consacré au cinéma indépendant. L’édition 2022 s’est déroulée de manière virtuelle à cause du coronavirus.
Avec en vedette Anna Diop et Michelle Monaghan, ce premier long-métrage de la réalisatrice Nikyatu Jusu raconte les sacrifices d’Aisha, une bonne sénégalaise qui laisse son pays et son jeune fils derrière elle pour tenter de se construire une nouvelle vie aux Etats-Unis.
« Particulièrement aux Etats-Unis, nous n’avons pas vu assez de films reflétant la quantité disproportionnée de femmes noires et de couleur qui sont les employées de maison faisant tourner le pays », avait lancé Nikyatu Jusu durant ce festival.
« Je voulais me concentrer sur des femmes qui sont généralement reléguées à la périphérie dans les histoires des autres femmes », a expliqué la réalisatrice américaine, dont les parents sont originaires de Sierra Leone. Anna Diop, également connue pour la série télévisée « Titans », est quant à elle née au Sénégal et s’est installée aux Etats-Unis quand elle était encore enfant.
« The Exiles » et « Navalny »
« Nanny », qui explore les codes du film d’horreur, le folklore africain ainsi que la question de la race et de la maternité, n’a pas encore de date de sortie.
Le festival co-fondé par l’acteur Robert Redford a décerné son prix du documentaire à « The Exiles », dans lequel la documentariste retrouve la trace de trois dissidents chinois ayant fui après la répression de Tiananmen en 1989.
Le prix du public est allé au long-métrage « Cha Cha Real Smooth » avec Dakota Johnson et Cooper Raiff, qui en est aussi le scénariste et réalisateur. Le film a été acheté par Apple TV+ durant le festival pour 15 millions de dollars, le plus gros contrat signé cette année à Sundance.
« Navalny », documentaire consacré au principal opposant politique russe Alexeï Navalny, désormais emprisonné, a également été primé par le public du festival, où il avait été ajouté in extremis à la programmation. Son réalisateur Daniel Roher a souligné qu’il souhaitait que son film suscite un mouvement « mondial de protestation » sur le sort de l’opposant.