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Les Etats-Unis se dirigent vers une paralysie budgétaire

Keystone-SDA

Les Etats-Unis se dirigent tout droit vers la paralysie budgétaire, a estimé lundi le vice-président JD Vance, à l'issue d'une réunion à la Maison-Blanche entre républicains et démocrates qui n'a fait que confirmer l'impasse. La date limite est fixée à mardi soir.

(Keystone-ATS) «Ils viennent ici pour dire: ‘Si vous nous donnez pas tout ce que nous voulons, nous allons mettre l’Etat à l’arrêt'», a affirmé le vice-président républicain à propos des deux principaux chefs démocrates au congrès, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, reçus par le président américain Donald Trump dans l’après-midi.

«Nous estimons que c’est grotesque. Nous estimons que c’est totalement inacceptable», a martelé JD Vance, ajoutant que les démocrates mettaient «un pistolet sur la tempe des Américains» avec leurs positions.

Le chef de la minorité démocrate à la chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a pour sa part déclaré que des «différences considérables et significatives» demeuraient entre les deux camps pour éviter une paralysie de l’Etat fédéral.

Mardi à minuit

Sans adoption d’un texte budgétaire même temporaire, les Etats-Unis se trouveront mardi à minuit en situation de «shutdown», avec pour conséquence la mise à l’arrêt de la plupart des services fédéraux.

Des centaines de milliers de fonctionnaires seront alors au chômage technique, le trafic aérien pourrait être affecté, tandis que le versement de nombreuses aides sociales devrait être fortement perturbé.

C’est une situation très impopulaire, que démocrates comme républicains tentent traditionnellement d’éviter tout en rejetant la responsabilité sur le camp rival, d’autant plus dans la perspective des élections législatives de mi-mandat en novembre 2026, lors de laquelle la majorité présidentielle au Congrès sera remise en question.

A un peu plus de 24 heures de la date limite, chacun campe cependant dans ses retranchements. D’un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusqu’à la fin novembre.

De l’autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d’assurance santé «Obamacare» pour les ménages des classes populaires, que le gouvernement Trump a prévu de supprimer avec sa «grande et belle loi» budgétaire adoptée en juillet.

Voix démocrates nécessaires

Si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du congrès, le règlement du Sénat fait qu’un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc sept voix démocrates.

«Nous ne soutiendrons pas un projet de loi partisan des républicains qui continue d’éviscérer les soins de santé des Américains ordinaires. Point à la ligne», a déclaré Hakeem Jeffries dans la foulée de sa rencontre avec Donald Trump.

Mais la Maison-Blanche semble ne pas vouloir céder un pouce de terrain à l’opposition. Avant même la rencontre, Donald Trump avait tancé les démocrates, affirmant que ceux-ci allaient «devoir faire quelques trucs, parce que leurs idées ne sont pas très bonnes».

Et pour tenter de les faire plier, le directeur du bureau du budget à la Maison-Blanche, Russell Vought, a récemment brandi la menace de rendre permanente la réduction des effectifs de fonctionnaires qui seraient mis au chômage technique lors du «shutdown».

Pas intimidés

Hakeem Jeffries avait qualifié dans la foulée Russell Vought de «politicard malfaisant» et déclaré sur le réseau social X: «Nous ne nous laisserons pas intimider».

En mars, alors que la menace d’un «shutdown» planait déjà, les républicains avaient refusé d’engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires et le licenciement de milliers de fonctionnaires. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors décidé à contrecoeur de voter pour le texte des républicains, afin d’éviter la paralysie fédérale.

Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical.

Cette fois-ci, le sénateur septuagénaire semble bien décidé à engager la confrontation avec le président républicain.

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