Les partisans de Lula appelés à descendre dans la rue
(Keystone-ATS) Des mouvements de gauche ont appelé les partisans de Lula à descendre jeudi dans les rues des grandes villes du Brésil. L’ex-président a été condamné à près de dix ans de prison pour corruption et ses avoirs viennent d’être gelés.
Lula et l’ex-présidente Dilma Rousseff devaient participer à la manifestation à Sao Paulo, a annoncé un député du parti PT sur Twitter. Cette formation fondée par Lula, qui a appelé avec diverses formations de gauche à des manifestations « Avec Lula et pour la démocratie », espère faire une démonstration de force.
Mais l’ampleur de la mobilisation à Sao Paulo comme à Rio, Brasilia, Salvador, Fortaleza, Recife ou Belo Horizonte était une inconnue jeudi en fin de matinée, à quelques heures du début des manifestations autour de cette affaire qui divise fortement les Brésiliens.
Juge anticorruption
Cette journée de mobilisation intervient huit jours après la condamnation choc à près de dix ans de prison de l’icône de la gauche latino-américaine par un juge anticorruption, Sergio Moro. Cette condamnation a rebattu les cartes pour la présidentielle de 2018, pour laquelle Lula figure en tête des intentions de vote.
Mercredi le juge Moro lui a porté un nouveau coup en ordonnant le gel de ses avoirs bancaires et la saisie de plusieurs de ses biens, dont sa résidence. La décision de son ennemi intime a encore compliqué la situation de l’ex-président de 71 ans et a été dénoncée avec virulence par le PT, pour qui la justice veut « le priver de ses moyens de subsistance ».
Lula, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010 et a quitté le pouvoir avec un taux de popularité record, se dit victime d’un « procès politique » visant à l’empêcher de revenir dans le jeu. Lula reste en liberté en attendant le jugement en appel de sa condamnation, qui pourrait prendre des mois.
Lula, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l’objet. Mais décidément déterminé à ne pas le lâcher, le juge Moro l’a convoqué jeudi pour le 13 septembre concernant une de ces affaires: l’acquisition controversée d’un terrain.