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Merkel donne un coup de pouce aux sociaux-démocrates

Les sociaux-démocrates du SPD, avec leur tête de file Olaf Scholz, l'actuel ministre des Finances et vice-chancelier, ont remporté dimanche d'une courte tête les élections législatives, avec 25,7% des suffrages. KEYSTONE/dpa/Kay Nietfeld sda-ats

(Keystone-ATS) Angela Merkel a donné un coup de pouce mercredi au social-démocrate Olaf Scholz en le félicitant pour sa victoire aux législatives. Dans le même temps, une alliance entre le centre gauche, les Verts et les libéraux semble de plus en plus probable.

La chancelière, qui s’apprête à se retirer de la vie politique après 16 ans au pouvoir, s’est exprimée pour la première fois depuis la défaite historique de son camp dimanche, par le biais d’un court communiqué.

Elle a « félicité » Olaf Scholz, chef de file du centre gauche et vice-chancelier du gouvernement sortant, « pour son succès » aux élections législatives, qui a vu le parti social-démocrate (SPD) arriver, avec 25,7% des voix, légèrement en tête devant les conservateurs de la CDU/CSU. Ces félicitations ont été adressées dès lundi, soit au lendemain des élections, a précisé son service de presse.

Dans la foulée, Armin Laschet, le chef de file des conservateurs a senti le besoin d’en faire autant, et a laissé savoir qu’il avait lui aussi congratulé son rival, selon des sources anonymes au sein de son parti. Mais il n’en continue pas moins de vouloir former un gouvernement, avec l’appui des libéraux et des écologistes.

Sous pression

Depuis les élections, les critiques n’ont cessé de monter dans les rangs des conservateurs, face à l’entêtement de leur chef à vouloir diriger une coalition alors que le centre droit n’a recueilli que 24,1% des suffrages, arrivant en deuxième position et accusant un recul de près de 9 points par rapport à 2017.

Si Mme Merkel a pris ses distances mercredi, l’impopulaire Armin Laschet a déjà été plus ou moins lâché la veille par ses alliés bavarois. « Olaf Scholz a plus de chances de devenir chancelier en ce moment, clairement », avait ainsi asséné leur dirigeant Markus Söder.

Mais le Rhénan, connu pour sa ténacité, n’en démord pas. Mardi soir, lors d’une réunion de son groupe parlementaire, il s’était certes excusé pour le score décevant aux élections mais avait réaffirmé parallèlement que « personne n’avait le droit de se déclarer principal vainqueur », selon plusieurs médias allemands.

De plus en plus d’observateurs doutent qu’il puisse se maintenir encore longtemps. « Je pense qu’Armin Laschet ne survivra pas à cette semaine », a même lâché le vice-président du FDP, Wolfgang Kubicki. « La pression monte », a-t-il assuré.

Pendant ce temps, les sociaux-démocrates ont réitéré leur appel à la formation rapide d’une coalition avec les Verts et le FDP, qui ont tous deux progressé lors du scrutin avec respectivement 14,8% et 11,5% des voix. Les deux formations « devraient être assez avisées pour accepter notre offre d’entamer rapidement des discussions exploratoires » en vue d’une alliance, a ainsi jugé mercredi Rolf Mützenich, réélu chef du groupe parlementaire du SPD.

« Surmonter les différences »

Les dirigeants des Verts et du FDP, véritables faiseurs de rois de ces élections, se sont rencontrés mardi soir pour la première fois depuis les élections afin de dégager de possibles points d’accord, en vue de négocier ensuite avec la CDU ou plus vraisemblablement avec le SPD.

La réunion a été immortalisée par un selfie, posté sur Instagram, des quatre participants, les co-dirigeants des écologistes Robert Habeck et Annalena Baerbock, le chef du FDP Christian Linder et son secrétaire général Volker Wissing. Le message se voulait encourageant : ils se sentent en mesure de « surmonter leurs différences », majeures sur les questions budgétaires et fiscales. Les libéraux sont ainsi contre tout rétablissement de l’impôt sur les grandes fortunes préconisé par les Verts, mais aussi par le SPD.

Cette première prise de contact officielle sera suivie par une réunion en grand comité vendredi, ont annoncé les deux petits partis.Et dimanche, la valse des premières discussions va commencer, aussi bien avec l’Union conservatrice qu’avec le SPD.

Si les libéraux se gardent toujours de dévoiler leur préférence – même s’ils sont idéologiquement plus proches du centre droit -, Annalena Baerbock est plus directe: « nous avons reçu un contrat clair pour un renouveau de notre pays », a-t-elle lancé mercredi, ajoutant que les Verts privilégiaient en conséquence « d’abord » les discussions avec le FDP et le SPD.

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