Taux de conversion et animaux: le rejet est net
Les Suisses ont massivement refusé dimanche la baisse du taux de conversion. Ils ont réservé le même sort aux avocats pour animaux mais ils ont par contre accepté l’article sur la recherche.
Les Suisses ont dit une nouvelle fois qu’ils ne veulent pas que l’on touche à leur avoirs vieillesse. Invités dimanche à se prononcer sur la baisse du taux de conversion dans la prévoyance professionnelle (2ème pilier), près de trois-quart d’entre eux ont dit non.
Ils ont en effet refusé par 72,7% des voix d’abaisser le taux de conversion de la prévoyance professionnelle à 6,4% d’ici 2016. Aucun canton n’a dit oui.
Les résultats cantonaux disponibles confirment amplement cette tendance. Ainsi, Genève a dit non à la baisse du taux de conversion par 79,6% des voix, Neuchâtel par 81,2%, le Jura par 84,8% et Fribourg par 77,4%.
En Suisse alémanique, la baisse des rentes du 2e pilier serait enterrée par 68% des voix à Zurich, selon une estimation. Les résultats provisoires donnent une tendance analogue à Bâle-Ville. Déjà connus, les résultats d’Argovie (73,1%), de Soleure (77,5%) et Uri (70,7%) soulignent la netteté du non.
La gauche gagnante
Avec la révision proposée, le taux déterminant le montant des rentes serait passé de 6,8% à 6,4% en 2016. Concrètement, cela signifie qu’avec un taux de 6,8%, un capital de 100’000 francs donne droit à une rente annuelle de 6800 francs. Avec un taux de 6,4%, cette rente n’est plus que de 6400 francs.
Sur ce sujet, le peuple n’a donc pas suivi le gouvernement et la majorité bourgeoise du Parlement, qui recommandaient d’accepter cette diminution. Ils estimaient que cette mesure était indispensable en raison de l’allongement de l’espérance de vie et de la faiblesse actuelle des rendements sur les marchés financiers.
Les Suisses ont en revanche plébiscité les arguments de la gauche, pour qui il était encore trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme, d’autant que le taux de conversion avait déjà été abaissé en 2003. Selon elle, les perspectives démographiques sont sujettes à caution et les rendements des avoirs de la prévoyance professionnelle devraient s’améliorer lorsque la crise économique actuelle se dissipera.
La question de savoir quel devait être le montant des rentes futures de la prévoyance professionnelle constituait en fait le principal enjeu des votations de ce dimanche. Il est cependant apparu de plus en plus clairement au cours des dernières semaines que l’opinion publique était défavorable à une baisse du taux de conversion.
Non à l’avocat des animaux
Sur le deuxième thème, une initiative populaire lancée par la Protection suisse des animaux (PSA) demandant l’établissement d’«avocats des animaux» dans les cantons, c’est également un refus massif qui est sorti des urnes.
Rejetée à la majorité des cantons, l’initiative de la PSA a été balayée par 70,5% des votants.
A Zurich, seul canton suisse à disposer d’un avocat des animaux, l’initiative qui réclamait un système comparable au niveau fédéral, serait ainsi rejetée par 66% des votants. Un score comparable a été enregistré à Genève (66,4%). Neuchâtel a dit non par 77,2% des voix, le Jura par 82,6% et le Valais par 83% des voix.
Les défenseurs de l’initiative argumentaient que l’instauration d’avocats pour les animaux aurait permis d’améliorer l’application de la loi et une diminution des cas de maltraitance de par son effet préventif. Ses détracteurs estimaient en revanche que cette proposition allait trop loin et que le système actuellement en vigueur a déjà permis des améliorations dans le domaine de la protection des animaux.
Oui à la recherche
Enfin, le peuple a soutenu à une large majorité (77,2% des voix) l’article constitutionnel relatif à la recherche sur l’être humain. Tous les cantons, Suisse romande en tête, ont dit oui.
Le but était de fournir un cadre général à la recherche. Pour le moment en effet, le Parlement suisse s’est contenté d’établir des législations sur des problèmes spécifiques, par exemple la recherche sur les cellules souches.
Au total, la participation à ces votations s’est élevée à 44,6%, indique la Chancellerie fédérale.
swissinfo.ch
Le 1er pilier est constitué par l’Assurance vieillesse et survivants (AVS). Cette assurance obligatoire s’applique à tous les habitants. Elle a pour but de fournir un minimum vital à l’âge de la retraire.
Le 2ème pilier est constitué par la prévoyance professionnelle. Elle est obligatoire pour tous les employés gagnant plus de 20’520 francs par an. Elle est financée par les cotisations des employés et des employeurs. A la retraite, elle est perçue sous forme de rentes, mais l’assuré a aussi la possibilité de retirer l’entier de son capital.
Le 3ème pilier est constitué par la prévoyance privée. Elle n’est pas obligatoire. Cette épargne volontaire, favorisée fiscalement, est déposée auprès de banques ou d’assurances. Elle ne peut être perçue qu’à l’âge de la retraite.
En théorie, les 1er et 2ème pilier doivent assurer au rentier 60% de son dernier salaire. Le 3ème pilier sert de complément.
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