Pour l’AMA, prudente, le dossier russe avance
(Keystone-ATS) L’agence russe antidopage (Rusada) est en bonne voie pour reprendre, de façon indépendante, ses activités de contrôles antidopage. L’Agence mondiale antidopage (AMA) l’a indiqué jeudi à Montréal.
L’AMA a eu un exposé des progrès réalisés par la Rusada pour mettre en place un programme de contrôles antidopage en conformité avec les règles internationales. La Rusada est suspendue depuis 2015 à la suite d’un rapport mettant en évidence ses manquements destinés à protéger des athlètes russes dopés.
« Il y a eu un énorme travail de fait » et l’AMA « va décider, à partir des conditions posées, si la Rusada est en mesure de reprendre son programme de tests », a expliqué le président de l’AMA Craig Reedie à l’issue du Conseil de fondation. La Rusada pourrait amorcer la reprise de ses contrôles « si tout va bien début juin », a ajouté M. Reedie, sous réserve de recevoir la feuille de route établie par la Russie pour être en conformité avec le code mondial antidopage.
Sans entrer dans le détail des conditions remplies par la Rusada, l’AMA a rappelé la nécessité d’avoir un organisme totalement indépendant de l’Etat russe et des responsables au-dessus de tout soupçon. Une de ces conditions est le départ, attendu d’ici la fin du mois de mai, de l’icône de l’athlétisme russe Yelena Isinbayeva, nommée en décembre dernier à la surprise générale par le Comité olympique russe à la tête de la Rusada.
L’AMA a également donné sa bénédiction à la création d’une Autorité des tests antidopages (ITA) avec la mission de restaurer la confiance des athlètes et de renforcer la crédibilité de la lutte contre le dopage. Réclamée par le CIO, cette agence de contrôles antidopage, indépendante des fédérations internationales, va être créée sous la supervision de l’AMA avec l’objectif d’être opérationnelle dans neuf mois pour les JO 2018 de PyeongChang.
Les fédérations sportives pourront rejoindre l’ITA sur une base volontaire, comme les organisations nationales antidopage. Avec le statut de fondation de droit suisse, cette autorité indépendante aura un conseil d’administration de cinq membres, dont le président devra être « une personnalité indépendante ». Le CIO, les fédérations sportives et les athlètes auront chacun un administrateur, et un expert des questions de dopage viendra compléter ce conseil.
Par ailleurs, comme elle le fait pour les sportifs convaincus de dopage, l’AMA pourrait à l’avenir prononcer des suspensions pour les responsables de fédérations ou d’organismes qui contreviennent au code antidopage, ou infliger des sanctions financières à ces organisations.