
Progression du français dans les communes germanophones du Seeland

La population francophone augmente dans des communes germanophones de la région Bienne-Seeland. Cette évolution démographique soulève pour certaines d’entre elles des questions liées à l’accès à l’information et à la scolarisation.
(Keystone-ATS) «Le mouvement d’une population plutôt francophone vers notre région ne s’arrête pas aux frontières de Bienne», a expliqué à Keystone-ATS la directrice du Forum du bilinguisme Virginie Borel. «La tendance qui continue de se dessiner à Bienne ne va pas s’essouffler dans les communes voisines», a ajouté la directrice.
Les arrondissements administratifs de Biel/Bienne et du Seeland sont marqués par l’évolution plurilingue, note le Forum du bilinguisme dans son enquête. La région compte 61 communes, dont 59 sont germanophones et 2 bilingues, Bienne et Evilard.
Sur les 46 communes qui ont participé à l’enquête, 31 comptent une proportion de francophones qui s’élève à moins de 1% tandis que dans 10 autres elle est comprise entre 10 et 20%. Cinq communes comptent plus de 21% d’habitants dont la langue officielle est le français.
Communication en français
Cette étude montre que la majorité des communes germanophones communiquent uniquement en allemand, tant sur leurs sites Internet que dans leurs publications officielles. Quatre offrent des contenus en français. A Nidau, commune germanophone jouxtant la Ville de Bienne, plus de 25% de la population s’exprime en français.
Les communes voisines de Bienne comme Port ou Brügg comptent aussi une forte minorité francophone. Cette proportion est aussi élevée dans les communes limitrophes du canton de Neuchâtel comme Gals ou Gampelen. Les gens choisissent de s’y établir pour des questions de fiscalité ou parce qu’ils y trouvent un logement.
Au niveau scolaire, l’enseignement se fait majoritairement en langue allemande, relèvent les auteurs de cette étude réalisée entre juin et août 2024. S’agissant des connaissances linguistiques internes, 27 communes estiment que plus de 70% de leur personnel administratif maîtrise les bases orales de la 2e langue officielle.
Manque de moyens financiers
Face à la progression du nombre d’habitants de langue française, certaines communes expriment des besoins accrus en matière de soutien linguistique. Mais elles sont confrontées à des contraintes financières.
Le rapport souligne que le bilinguisme, bien que parfois perçu comme un défi par les communes, est un élément distinctif de la région. Il est porteur de richesse culturelle, de cohésion sociale et d’attractivité territoriale du Seeland bernois.