Ratko Mladic arrêté en Serbie – son état physique jugé « mauvais »
(Keystone-ATS) L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été arrêté jeudi en Serbie, seize ans après avoir été inculpé de génocide, notamment pour sa responsabilité dans le massacre de Srebrenica et dans le siège de Sarajevo. Son arrestation lève un obstacle à la demande d’adhésion de Belgrade à l’UE.
L’ancien général a été appréhendé tôt jeudi dans une ferme appartenant à un proche dans le village de Lazarevo, à une centaine de km au nord-est de Belgrade, près de Zrenjanin, a indiqué un responsable de la police serbe.
Ratko Mladic n’a pas opposé de résistance. Il portait de faux papiers d’identité et semblait vieilli. Il a été dénoncé par un informateur anonyme.
Audition interrompue
L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, a été conduit jeudi soir devant le juge serbe pour les crimes de guerre, à Belgrade, qui devait lui signifier son acte d’accusation, a constaté l’AFP.
Son audition a toutefois été interrompue en raison de son état de santé et les médecins détermineront vendredi si Mladic peut comparaître, a indiqué à la presse son avocat, Milos Saljic. Le général, âgé de 69 ans, est en « assez mauvaise condition » physique », a-t-on indiqué auprès du Tribunal.
Considéré encore aujourd’hui comme un héros par une partie des Serbes, Ratko Mladic a été inculpé de génocide en 1995 par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour le massacre de 8000 hommes et adolescents musulmans bosniaques à Srebrenica en juillet 1995 et la mort de centaines de civils durant le siège de Sarajevo (1992-1995).
Son transfert vers les Pays-Bas pourrait prendre une semaine, a indiqué un procureur serbe chargé des crimes de guerre, le temps de respecter toutes les procédures requises par la loi serbe.
Soulagement international
La communauté internationale a salué jeudi l’arrestation. Serge Brammertz, procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), a estimé que la Serbie avait « rempli une de ses obligations internationales ».
« C’est un grand jour, un grand moment, pas seulement pour la justice internationale mais aussi pour les victimes », s’est réjouie Carla Del Ponte sur les ondes de la Radio suisse romande (RSR).