Siemens laisse Nokia continuer l’aventure seul
(Keystone-ATS) Siemens a mis un point final lundi à sa collaboration avec Nokia dans les réseaux et équipements télécoms en vendant au Finlandais sa part dans leur coentreprise. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la vaste restructuration entreprise par l’industriel allemand.
Pour ses 50% dans cette entreprise commune, Nokia Siemens Networks (NSN), Siemens va récupérer 1,7 milliard d’euros (2 milliards de francs) principalement en numéraire de la part de Nokia.
Cette décision concernant NSN, dont l’avenir était sujet à caution depuis plusieurs mois, a été bien accueillie en Allemagne et en Finlande par les analystes. Les actions des deux entreprises ont grimpé à la bourse.
Après avoir un temps espéré une introduction en Bourse, Siemens ne cachait plus son intention de se désengager de la coentreprise créée en 2007. L’arrivée à échéance d’un pacte d’actionnaires en avril lui a rendu la voie libre. La presse avait spéculé sur différents scénarios, notamment une entrée en piste du Français Alcatel-Lucent ou une vente à des fonds d’investissement.
Finalement, c’est la solution la plus simple qui a porté ses fruits, avec Nokia récupérant la totalité de la coentreprise, désormais concentrée sur les réseaux haut débit mobile au prix d’un redressement à marche forcée qui a vu la suppression de milliers d’emplois.
La clôture de l’opération est attendue au 3e trimestre. Pour Nokia, cette nouvelle signifie la mise en sourdine des spéculations sur son propre rachat, NSN l’ayant aidé à maintenir ses finances. Au 1er trimestre, NSN, qui portera un nouveau nom, a réalisé un petit bénéfice de 3 millions d’euros.
Vu la morosité actuelle dans le secteur des mobiles, Ari Hakkarainen juge toutefois « assez probable » que Nokia finisse par vendre soit son activité mobile, soit l’activité réseaux. « C’est difficile d’imaginer quelqu’un qui voudrait acheter les deux. Nokia veut se mettre ainsi dans une position où l’une ou l’autre peuvent être achetées », explique l’analyste.
Centrales électriques
Avec cette cession, Siemens se désengage de son côté un peu plus du secteur télécoms, après la vente en 2008 de la plupart de son activité dans les téléphones fixes et poursuit sa restructuration destinée à se concentrer sur les activités les plus porteuses, comme les centrales électriques ou la fabrication de trains.